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LE REVERS DE LA MEDAILLE DE L’EMPATHIE: COMMENT PARTAGER LES SENTIMENTS DES AUTRES PEUT DRAINER VOTRE ENERGIE

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LE REVERS DE LA MEDAILLE DE L’EMPATHIE: COMMENT PARTAGER LES SENTIMENTS DES AUTRES PEUT DRAINER VOTRE ENERGIE

À maintes reprises, les moines bouddhistes ont été branchés à des machines IRMf afin de permettre aux neuroscientifiques de découvrir la source de l’empathie. Après tout, c’est l’émotion qui lie les êtres humains et qui établit les relations. Nous sommes indéniablement affectés par les sentiments de notre entourage. Les sourires sont contagieux, et le pessimisme est contagieux aussi.

Tania Singer a eu des résultats tout à fait incroyables lorsqu’elle a eu recours à l’imagerie par résonance magnétique fonctionnelle (IRMF) sur un moine bouddhiste.

L’objectif de cette étude était d’examiner la déviation de l’empathie.

Un virus émotionnel appelé ‘empathie’

Imaginez une crèche remplie de bébés. Si on hurle, tous pleureront systématiquement. Ils ne parviennent pas à différencier leurs émotions et celles de leur entourage. Quels que soient les sentiments de l’un de ces nourrissons, cela transmet à chacun une sensation personnelle.

Nous apprenons à distinguer ces émotions au fur et à mesure que nous nous développons, mais cela ne nous épargne pas de cette contagion.

La distinction entre nos sentiments et ceux des personnes qui nous entourent est floue dans nos esprits.

En 2004 à l’University College de Londres, Tania Singer et son équipe ont placé seize couples romantiques dans un scanner IRM. Quand ils ont donné une décharge électrique désagréable aux sujets, cela a stimulé la région du cerveau qui réagit à la douleur physique et les zones où la douleur émotionnelle est concentrée.

Chez les autres volontaires qui ne faisaient que regarder leur être cher subir le choc, aucune douleur physique n’avait été signalée dans le cerveau, mais la zone de douleur émotionnelle s’était activée comme un feu d’artifice.

Beaucoup d’autres études ont soutenu cette « empathie pour la douleur », et que la souffrance était soit physique ou psychologique.

« Le principe de base est le même », dit Tania Singer, qui travaille actuellement à l’Institut Max Planck Institute for Human Cognitive and Brain Sciences.

Au-delà des amis et de la famille

De nombreux soignants professionnels, tels que le personnel hospitalier, les infirmières, les psychothérapeutes et les pédiatres subissent un « stress traumatique secondaire » et un « traumatisme vicariant » dus à un épuisement empathique. Plusieurs études établissent un lien entre ces expositions et une attitude indifférente développée envers les patients, une dépersonnalisation et une diminution des soins.

Ces cas prouvent que l’épuisement empathique peut provenir d’étrangers, et pas nécessairement d’une relation proche. Le stress est contagieux, surtout quand il est lié à un sujet qui vous tient à coeur. Une expérience a montré que les personnes qui regardaient 15 minutes de nouvelle télé par jour avaient davantage d’anxiété.

« Eprouver la détresse d’une personne comme si c’était la vôtre peut être une situation très désagréable », explique Michael Poulin de l’Université de l’Etat de New York.

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LE REVERS DE LA MEDAILLE DE L’EMPATHIE: COMMENT PARTAGER LES SENTIMENTS DES AUTRES PEUT DRAINER VOTRE ENERGIE

Sentir ou ne pas sentir

« De la même manière que certaines personnes arrivent à mieux réglementer leurs propres émotions certaines personnes arrivent plus facilement à réglementer l’empathie », explique Christian Keysers de l’Institut néerlandais des neurosciences à Amsterdam.

Il croit fermement que nous ne sommes pas limités à la quantité d’empathie avec laquelle nous sommes nés; Bien au contraire, nous pouvons adapter les stratégies des autres.

En 2014, Christian Keyers a examiné des personnes avec des taux élevés de psychopathie qui sont censées manquer de capacité empathique. L’équipe a présenté des images de personnes souffrantes aux sujets, sans fournir d’instructions. Le cerveau, comme prévu, affichait moins d’activité dans les zones cérébrales liées à la douleur que les gens ordinaires.

Christian Keyers a ensuite demandé à ces sujets psychopathes de mettre consciemment l’accent. Étonnamment, leur cerveau est devenu identique à ceux du groupe précédent.

L’empathie du moine

Tania Singer a vérifié cette théorie. Matthieu Ricard, un biologiste devenu moine bouddhiste, qui avait suivi la formation sur la capacité de manipuler les circuits neuronaux d’empathie, a été placé dans la machine IRMf.

Des études antérieures se sont basées sur la même technique avec des moines bouddhistes. Pendant que les volontaires écoutaient des sons d’une femme hurlant de douleur, ils se livraient à la méditation de compassion, où ils étaient en mesure de ressentir progressivement une forte chaleur et de la compassion pour les autres. Cette activité avait provisoirement désactivé les régions du cerveau qui réagissent au stress et à la douleur.

Pendant que Ricard écoutait des sons de torture, Tania Singer lui a demandé de mettre l’accent sur l’angoisse au lieu de renvoyer de la compassion. Son empathie a envahi son cerveau, et il lui a demandé d’arrêter, en disant que l’expérience était « insupportable ».

La protection d’un surplus d’empathie

Cette étude suggère que regarder les autres avec compassion, par opposition à l’empathie, peut établir une distinction de sentiments entre vous et l’autre personne, et ainsi prévenir l’épuisement émotionnel.

Le deuxième flux de bénévoles de Tania Singer ont suivi une formation basée sur la compassion, et leur cerveau a répondu à la négativité de la même façon que le cerveau des moines.

« La compassion consiste à éveiller un sentiment, et non envers un autre », dit Ricard.

« Je ressens ta douleur »

Une grande quantité d’empathie est nécessaire dans toutes les relations, mais quand ces relations ont un excès d’anxiété et de colère, alors il est plus que temps de prendre du recul. La compassion est la clé quand elle a pour but de sympathiser avec la douleur des autres, surtout s’ils s’agit d’étrangers.

Il n’est pas du tout certain que le monde ait besoin de plus d’empathie par le fait de ressentir la douleur de autres », dit Michael Poulin à la State University of New York. « Car faire cela pourrait simplement doubler la souffrance du monde ».

Sources LE REVERS DE LA MEDAILLE DE L’EMPATHIE:

Emma Young. How Sharing Other People’s Feeling Can Make You Sick https://www.oxfordmindfulness.org/wp-content/uploads/How-sharing-other-peoples-feelings-can-make-you-sick-New-Scientist-002.pdf Published May 11, 2016. Accessed September 8, 2016.

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Publié par Sandra Véringa

J’ai rejoint l’équipe ESM en 2014. Il y a beaucoup de choses qui se passent sur la planète qui vont à l’encontre de mes valeurs, j’ai voulu faire de mon mieux pour jouer un rôle dans la création de changements. Depuis que je travaille pour ESM, il y a eu de grands changements dans ma vie et j’espère pouvoir sensibiliser et faire changer la mentalité de notre société.

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