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Comment les philosophes définissent-ils différemment le bonheur ? 6 points de vue différents

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Le bonheur

Le bonheur, un désir universel, demeure une notion complexe. Décrire précisément le bonheur en une phrase peut être délicat, et si vous vous interrogez sur sa définition exacte, vous êtes en bonne compagnie. De nombreux philosophes proposent des perspectives variées sur la nature du bonheur et les moyens d’y parvenir.

Mais qu’est-ce que le bonheur exactement ?

Pourriez-vous le décrire en une phrase ?

Si vous êtes incertain de sa définition précise, vous n’êtes pas seul. De nombreux philosophes ont des perspectives variées sur la nature du bonheur et sur la voie à suivre pour l’atteindre.

1. Le bonheur selon Aristote

Le bonheur

La perspective d’Aristote repose sur l’idée que « Le bonheur dépend de nous-mêmes » et considère le bonheur comme le but ultime de l’existence humaine. Contrairement à la vision du bonheur comme une expérience éphémère après la réussite d’un examen ou lors de moments de joie avec des amis, Aristote le percevait comme une évaluation de la vie dans son ensemble.

Selon lui, il n’était pas simplement un sentiment momentané, mais plutôt un objectif ultime.

Aristote identifiait plusieurs éléments essentiels pour l’atteindre, dont la santé, l’argent, les amitiés, les relations et la connaissance.

Aristote attachait une grande importance aux décisions prises, soulignant que celles-ci jouaient un rôle crucial. Il préconisait de choisir des options offrant des avantages à long terme plutôt que des gratifications instantanées, comme par exemple privilégier le sport plutôt que de rester assis toute la nuit sur le canapé.

2. La vision kantienne du bonheur

La perspective kantienne se résume à cette affirmation de Kant : « Le bonheur est la satisfaction de toutes nos inclinations. »

Cependant, Kant reconnaît également que déterminer ce qui nous rend réellement heureux n’est pas toujours évident, déclarant que les êtres humains :

« Ils ne sont pas capables de déterminer avec certitude ce qui les rendra vraiment heureux. »

Bien que cela puisse sembler paradoxal, Kant soutenait que plus vous vous efforcez de l’atteindre, plus vous risquez d’être malheureux.

Si vous avez déjà connu la déception en essayant ardemment de profiter de quelque chose, vous comprendrez la logique de cette théorie. Au lieu de s’acharner à réaliser des choses que nous pensons nous rendre heureux. Kant suggère que nous devrions nous concentrer sur la manière d’agir conformément à ce qui nous semble juste.

Cela peut signifier :

  • Accomplir des actions pour aider autrui
  • Agir par devoir
  • Chercher à être aussi rationnel et moral que possible

Et ne devrait pas inclure :

  • Chercher à devenir riche
  • S’acharner pour des biens matériels
  • Se concentrer excessivement sur des objectifs égoïstes

Le message fondamental est donc d’arrêter d’être obsédé par le bonheur et d’essayer d’être une bonne personne.

Lorsque nous faisons ce qui est juste, le bonheur découle naturellement.

3. Le bonheur selon Nietzsche

Le bonheur

La perspective de Nietzsche reposait sur l’idée que « Qu’est-ce que le bonheur ?

Le sentiment que le pouvoir augmente, que les résistances sont surmontées. » Selon lui, le bonheur était une forme de pouvoir que les individus pouvaient exercer dans le monde.

Bien que cela puisse sembler inhabituel, Nietzsche soutenait qu’il pouvait se manifester de différentes manières. Par exemple, pour l’atteindre, on pourrait aspirer au pouvoir de vivre où l’on souhaite, de travailler dans un emploi apprécié, de choisir ses relations et de gérer son temps à sa guise.

Nietzsche considérait qu’il était étroitement lié au travail personnel et à la capacité de mener sa vie selon ses propres termes.

Ainsi, lorsque le pouvoir de réaliser ces choses était entravé, le sentiment de malheur pouvait survenir, motivant les individus à reprendre le contrôle de leur vie, que ce soit en cherchant un meilleur emploi, en mettant fin à une relation ou en déménageant dans un nouvel endroit.

4. Le bonheur selon Socrate

Socrate soutenait que de nombreuses expériences que l’on pourrait décrire comme agréables, telles que se rétablir après une maladie prolongée, n’étaient pas véritablement du bonheur, mais simplement l’absence de souffrance. Il croyait que le bonheur ne devait pas dépendre des éléments extérieurs, mais plutôt de la manière dont on les utilisait.

Concrètement, Socrate encourageait à utiliser les ressources de manière positive, par exemple :

  • Consacrer son argent à des œuvres caritatives.
  • Employer son intelligence pour résoudre des problèmes.
  • Utiliser sa force pour le bien et éviter de manipuler les autres.

Ainsi, selon lui, il ne dépendait pas de ce que l’on possédait, mais de la manière dont on mettait ces possessions à profit. La clé du bonheur résidait dans l’utilisation judicieuse de ses capacités et ressources.

Face à ces différentes perspectives, l’atteindre implique certaines idées clés :

  • Éviter une trop grande obsession de la quête du bonheur.
  • Vivre de manière morale et rationnelle.
  • Prendre le contrôle autant que possible de sa propre vie.
  • Ne pas baser son bonheur sur des éléments extérieurs comme l’argent.
  • Mettre en œuvre ses forces, comme l’intelligence, pour accomplir des actions positives.

Ainsi, le bonheur est envisagé comme un objectif ultime plutôt qu’un simple moment de plaisir éphémère. Pour être plus heureux, il est suggéré d’adopter ces principes dans sa propre vie.

5. Le point de vue d’Épicure

Le bonheur

Épicure, philosophe grec antique, a développé une vision particulière du bonheur.

Selon lui, le bonheur résidait dans l’atteinte de la tranquillité d’esprit et de l’ataraxie, un état de satisfaction et de sérénité dépourvu de troubles et d’inquiétudes.

Épicure soutenait qu’il découlait de la satisfaction des besoins fondamentaux tels que la nourriture, le logement et l’amitié.

Cependant, il mettait également l’accent sur la modération, soulignant que la poursuite excessive de plaisirs matériels pouvait mener au contraire du bonheur.

L’aspect clé de la philosophie d’Épicure était la recherche de plaisirs simples et durables, évitant les désirs excessifs et les excès. Pour lui, la contemplation, la réflexion et les relations sociales saines étaient essentielles pour atteindre un état de bonheur durable.

6. Le point de vue de John Stuart Mill repose sur le principe de l’utilitarisme.

Le bonheur
Image DaLL-e

Mill soutenait que le bonheur était le summum du bien et que les actions devaient être évaluées en fonction de leur capacité à maximiser le bonheur global. Selon lui, il était la satisfaction des plaisirs supérieurs, intellectuels et moraux, plutôt que simplement des plaisirs physiques.

Mill défendait la liberté individuelle comme un moyen de l’atteindre, affirmant que les individus devaient avoir la liberté de poursuivre leurs propres conceptions du bonheur, tant que cela ne nuisait pas aux autres. Il a également souligné l’importance de l’éducation et du développement intellectuel pour atteindre un bonheur plus élevé.

Ainsi, pour John Stuart Mill, il était lié à la poursuite des plaisirs plus élevés, à la liberté individuelle et à la réalisation intellectuelle et morale.

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Publié par Jean-Charles Réno

À propos de l’auteur: j'aime la nature et l'écologie mais je m'intéresse aussi à la psychologie et la spiritualité, je pense que tout est lié. Je suis arrivé dans l’équipe d’ESM en 2016 après avoir étudié en Angleterre et passé plusieurs années en Australie . Depuis toujours, je suis soucieux de la nature et de mon impact sur l’environnement. Ainsi, par le biais d’informations, j’essaie de contribuer à l’amélioration de l’environnement et de jouer un rôle dans l’éveil des consciences afin de rendre le monde un peu meilleur chaque jour.

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  1. « Le bonheur n’est ni un droit, ni une obligation.
    C’est un état provisoire, souvent éphémère,
    qui prend ses racines dans quelques ancrages sacrés :
    vivre au présent,
    accepter de s’aimer,
    recevoir l’autre comme un cadeau,
    accueillir les miracles de l’imprévisible »
    Jacques Salomé

     »ICI
    MAINTENANT
    CE MOMENT »
    Soc (Le guerrier pacifique)

     »Le bonheur c’est apprécier l’instant présent,
    ici et maintenant,
    c’est être ce moment.
    Chaque seconde de vie est précieuse.
    Tout a un intérêt.
    Accepter les lois de la Nature et la servir.
    Si on accepte le concept de la non-résistance
    aux lois de la Nature,
    si on accepte le lâcher-prise
    alors tout devient plus simple.
    Renonces à résister bec et ongles à ce qui doit être.
    Un athlète intérieur ne peut atteindre son potentiel
    que dans l’épanouissement de sa personnalité »
    Yannick Noah

    « Le bonheur ne se trouve pas
    avec beaucoup d’effort et de volonté
    mais réside là, tout près,
    dans la détente et l’abandon.
    Ne t’inquiète pas, il n’y a rien à faire.
    Tout ce qui s’élève dans l’esprit
    n’a aucune importance
    parce que n’a aucune réalité.
    Ne t’y attache pas.
    Ne te juge pas.
    Laisse le jeu se faire tout seul ,
    s’élever et retomber, sans rien changer,
    et tout s’évanouit et recommence à nouveau, sans cesse.
    Seule cette recherche du bonheur nous empêche de le voir.
    C’est comme un arc-en-ciel
    qu’on poursuit, sans jamais le rattraper
    Parce qu’il n’existe pas, qu’il a toujours été là
    et t’accompagne à chaque instant.
    Ne crois pas à la réalité des expériences bonnes ou mauvaises,
    elles sont comme des arc-en-ciel.
    A vouloir l’insaisissable, on s’épuise en vain.
    Dès lors qu’on relâche cette saisie,
    l’espace est là, ouvert, hospitalier et confortable.
    Alors profites-en. Tout est à toi, déjà. Ne cherches plus.
    Ne va pas chercher dans la jungle inextricable l’éléphant
    qui est tranquillement à la maison. Rien à faire
    Rien à forcer
    Rien à vouloir
    Et tout se fait tout seul. »
    Lama Guendune

    Être ou avoir ?

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