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11 choses que nous prétendons tous être normales maintenant, même si elles ne le sont pas

Ces comportements qui sabotent notre paix sans qu’on s’en rende compte

Dans un tourbillon de normes sociales toxiques, de stigmatisations, d’attentes et de standards, il n’est pas surprenant que beaucoup d’entre nous se sentent perdus lorsqu’ils tentent de construire une vie dans laquelle ils se sentent à la fois à l’aise et fiers. Si nous n’y prenons pas garde, chaque aspect de notre vie peut être accablé par le désir de plaire aux autres et de « s’intégrer » — qu’il s’agisse de s’exprimer, de poursuivre une carrière, de construire une relation ou de forger son identité.

Il est important de souligner que ce n’est généralement pas notre faute lorsque nous rencontrons des difficultés, mais bien celle de notre environnement et des idées auxquelles nous avons été contraints d’adhérer.

Aujourd’hui, nous avons normalisé certains comportements et certaines idées qui rendent l’authenticité, le repos et le bien-être difficiles. Ces attitudes sabotent silencieusement notre capacité à trouver la paix et engendrent stress, ressentiment, colère et épuisement.

Voici 11 choses que nous considérons comme normales aujourd’hui, même si elles ne le sont pas.

1. Ne pas avoir de temps libre

Images Pexels, Freepik et Pixavbay

Le manque de temps libre est devenu un phénomène courant, bien qu’il ne devrait pas l’être. Il est révélateur de profondes inégalités : les personnes aisées disposent de plus de temps libre, de confort et de stabilité financière. Cela montre que le cycle de la pauvreté ne se résume pas à une question de revenus, mais touche aussi à la gestion du temps.

Aujourd’hui, certaines personnes doivent poser des congés payés simplement pour faire leurs courses. On estime qu’une personne moyenne gère près de 1 000 tâches administratives par an, en plus de ses responsabilités professionnelles, familiales et domestiques.

Ce rythme de vie nous prive non seulement d’activités bénéfiques — exercice, loisirs, vie sociale — mais favorise aussi l’isolement et l’épuisement professionnel.

2. Travailler depuis le lit

Le télétravail a apporté une certaine liberté, mais il a aussi entraîné de nouvelles habitudes peu saines, comme celle de travailler depuis son lit. Si cela peut sembler confortable, les effets négatifs sont nombreux.

Debra Sulliven, infirmière formatrice, souligne que cette pratique nuit à la qualité du sommeil, provoque des douleurs physiques (nuque, dos) et accroît la fatigue. Elle brouille également les limites entre vie personnelle et professionnelle : votre cerveau ne distingue plus le repos du travail.

Travailler depuis chez soi ne signifie pas travailler depuis n’importe où. Il est essentiel de fixer des limites claires : se lever, s’habiller, et créer un espace dédié au travail.

3. Regarder constamment les informations

Que ce soit sur les réseaux sociaux, à la télévision ou par des alertes sur notre téléphone, suivre en continu l’actualité est une habitude qui s’est largement répandue. Pourtant, cela ne devrait pas être considéré comme normal.

Il est important de rester informé, mais il n’est pas sain de le faire au détriment de sa santé mentale. Être en alerte permanente peut engendrer de l’anxiété, de la fatigue émotionnelle et une forme de détresse face à des événements souvent hors de notre contrôle.

S’informer, oui, mais avec modération et conscience. Se protéger mentalement n’est pas un luxe, c’est une nécessité.

4. Être disponible 100 % du temps

Nombreux sont ceux qui nuisent à leur bien-être en s’imposant d’être constamment disponibles pour les autres. Cette attitude peut découler d’un besoin de plaire, d’un manque de limites professionnelles ou d’une croyance profondément ancrée selon laquelle il faudrait toujours répondre présent.

Qu’il s’agisse de relations personnelles ou d’engagements professionnels, se forcer à être toujours disponible engendre stress, frustration et parfois même du ressentiment. Il est sain et nécessaire d’aider les autres, mais cela ne doit pas se faire au détriment de ses propres besoins. Se préserver n’est ni égoïste ni honteux : c’est une forme de respect envers soi-même.

5. Rechercher les symptômes de maladie sur Internet

Face à un système de santé coûteux et inaccessible pour beaucoup, il est devenu courant de chercher ses symptômes en ligne. Selon les enquêtes de KFF, près de la moitié des Américains ont des difficultés à payer leurs frais de santé, ce qui les pousse à éviter les soins médicaux ou à reporter des traitements essentiels.

Ce recours à l’autodiagnostic via Internet, bien qu’il semble pratique, peut entraîner de l’anxiété, des erreurs de jugement, et retarder des soins appropriés. Pourtant, cette habitude est perçue comme normale, car elle reflète une réalité sociale marquée par l’inaccessibilité des soins, plus que par une simple préférence individuelle.

Ce comportement ne devrait pas être banalisé. Il souligne un problème structurel auquel personne ne devrait être contraint de s’adapter.

6. Faire du travail son identité entière

Lorsque le travail devient le centre de notre identité, cela met en péril notre équilibre psychologique et émotionnel. Se définir uniquement par son poste ou ses réussites professionnelles peut sembler valorisant à court terme, mais cela crée une grande vulnérabilité.

En cas de perte d’emploi, de changement de carrière ou de difficulté professionnelle, cette identification totale au travail peut provoquer une crise personnelle majeure. De plus, cela réduit le temps consacré à d’autres sphères essentielles de la vie : les relations, les loisirs, le repos et l’épanouissement personnel.

Trouver de la valeur dans son travail est positif. Mais faire de son emploi la totalité de son identité n’est ni durable, ni sain.

7. Adopter une identité performative

L’influence massive des médias, de la culture populaire et des réseaux sociaux, en particulier sur la génération Z et les jeunes adultes, a conduit à la normalisation des identités performatives. Dans un monde où chacun cherche un sentiment d’appartenance, beaucoup préfèrent se conformer aux tendances plutôt que de s’autoriser à être authentiques.

Cela se traduit par des comportements dictés par le besoin de plaire ou d’être perçu d’une certaine manière : suivre les loisirs à la mode, consommer selon les codes des influenceurs, ou encore façonner son image pour susciter l’admiration. Ce phénomène, même s’il n’affecte pas tout le monde de la même façon, s’est peu à peu enraciné dans notre quotidien.

La pression sociale nous pousse à intégrer des normes culturelles jusque dans la manière dont nous nous habillons, passons notre temps libre ou construisons nos relations. Mais vivre dans la performance constante, c’est renoncer à la liberté d’être soi-même.

8. Romantiser l’épuisement professionnel

La glorification du travail acharné et de la productivité, bien qu’ancienne, a pris une nouvelle forme aujourd’hui : celle de la valorisation silencieuse du burn-out. Que ce soit à travers les longues heures passées au bureau ou les nuits blanches pour boucler un projet, cette usure mentale est trop souvent perçue comme un signe de réussite ou de détermination.

Être félicité pour sa productivité ne rend pas ces comportements moins néfastes. L’épuisement affecte la qualité du sommeil, la santé mentale, les relations et le bien-être global. Pourtant, cette culture du dépassement de soi est souvent intériorisée, voire célébrée.

Le repos, la déconnexion et l’équilibre ne sont pas des luxes, mais des besoins fondamentaux. Il est urgent de redéfinir nos critères de succès et d’en finir avec la normalisation du burn-out.

9. Dire « Je vais bien » quand ce n’est pas vrai

Dans beaucoup de contextes sociaux, en particulier chez les hommes, admettre sa vulnérabilité est encore perçu comme une faiblesse. Les normes culturelles autour de la virilité, les stigmates liés à la santé mentale et la peur du jugement ont rendu difficile l’expression sincère de ses émotions.

Réprimer ce que l’on ressent, éviter les conversations profondes ou minimiser sa douleur en répétant « Je vais bien » aggrave les tensions internes et crée une distance avec les autres. Cela freine aussi la résolution des conflits et empêche la création de liens authentiques.

La proximité émotionnelle, le bien-être et le soutien communautaire passent par la vulnérabilité. Apprendre à exprimer ce que l’on vit, à réguler ses émotions et à accepter l’aide ne relève pas de la faiblesse, mais d’une véritable force intérieure.

10. Être ignoré

Le ghosting, c’est-à-dire le fait de couper tout contact sans explication, est devenu une pratique courante, notamment dans les relations amoureuses et amicales. Pourtant, cette disparition soudaine, sans dialogue ni clôture, peut être profondément blessante. Elle laisse la personne ignorée dans un état de confusion, d’incompréhension et parfois de remise en question douloureuse.

Éviter les conversations difficiles ou fuir l’inconfort de l’honnêteté émotionnelle n’est pas anodin : cela reflète souvent un manque de maturité relationnelle et peut avoir un impact important sur l’estime de soi et la confiance des autres. Malgré sa banalisation sur les réseaux sociaux et les applications de rencontre, le ghosting n’est ni normal, ni sain.

Apprendre à communiquer avec respect, même dans des situations inconfortables, est essentiel pour préserver des relations humaines saines et responsables.

11. Se sentir coupable de se reposer

Le repos est une nécessité biologique et psychologique, pas un luxe. Pourtant, dans une culture centrée sur la performance et l’hyperproductivité, se reposer peut générer un sentiment de culpabilité. Ce paradoxe est d’autant plus frappant que le repos, selon des recherches publiées dans Psychological Review, améliore la clarté mentale, la résilience émotionnelle et la capacité à se reconnecter à soi.

Malgré cela, beaucoup ressentent le besoin de justifier chaque moment de pause, comme s’il fallait mériter le droit de souffler. Nous repoussons nos limites pour répondre à des standards extérieurs, souvent au détriment de notre bien-être.

Se reposer n’est pas une faiblesse ou une perte de temps. C’est un acte de soin essentiel, qui nous permet de mieux vivre, de mieux aimer et de mieux créer.

Conclusion

Dans une société où l’apparence, la performance et la conformité sont souvent valorisées au détriment du bien-être, il est facile de perdre de vue ce qui nous fait réellement du bien. De nombreux comportements et idées, bien que devenus banals, nuisent silencieusement à notre santé mentale, notre équilibre et notre authenticité. Nous les acceptons comme des normes, alors qu’ils mériteraient d’être remis en question.

Reconnaître ces dynamiques toxiques est une première étape essentielle pour s’en détacher. Cela demande du courage, de l’introspection et parfois même de la désobéissance face aux attentes collectives. Mais c’est aussi un chemin vers plus de liberté, de repos, de vérité et de paix intérieure.

Ralentir, poser des limites, choisir l’authenticité plutôt que la performance et se reconnecter à soi-même ne sont pas des luxes — ce sont des nécessités. Et il est temps de cesser de prétendre que ce qui nous abîme est « normal ».

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Publié par Jean-Charles Réno

À propos de l’auteur: j'aime la nature et l'écologie mais je m'intéresse aussi à la psychologie et la spiritualité, je pense que tout est lié. Je suis arrivé dans l’équipe d’ESM en 2016 après avoir étudié en Angleterre et passé plusieurs années en Australie . Depuis toujours, je suis soucieux de la nature et de mon impact sur l’environnement. Ainsi, par le biais d’informations, j’essaie de contribuer à l’amélioration de l’environnement et de jouer un rôle dans l’éveil des consciences afin de rendre le monde un peu meilleur chaque jour.

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