
Il y a quelque chose dans ma vie qui m’a toujours amenée à me demander qui je suis vraiment. Le fait est que, contrairement à beaucoup d’autres, chaque fois qu’il m’arrivait quelque chose de « mal », j’étais incapable de verser une larme. Je ne parvenais pas à détourner le regard de toute la douleur qui m’habitait.
Cela signifiait-il que j’étais insensible à ce qui se passait autour de moi ? Rien n’est plus éloigné de la vérité. En réalité, chaque expérience difficile, chaque moment de souffrance, m’a façonnée et m’a rendue plus forte intérieurement.
Avec le temps, j’ai compris que ces instants d’adversité n’étaient pas des obstacles à ma sensibilité, mais des catalyseurs de ma croissance personnelle. Ils m’ont aidée à devenir une personne plus mature, capable de tirer des leçons de la douleur et de transformer chaque épreuve en force.
Aujourd’hui, je réalise que cette capacité à encaisser sans verser de larmes immédiates ne signifie pas un manque d’émotion, mais une manière différente de ressentir et de canaliser mes sentiments.
Lorsque je repense parfois au passé, avec tous ses bons et ses mauvais moments, je me mets à pleurer en me souvenant de tout ce que j’ai traversé pour devenir celle que je suis aujourd’hui. Et c’est à cet instant précis qu’une émotion m’envahit tout entière, une sensation difficile à décrire, que je qualifierais de bonheur.
Ce sentiment me prouve que je n’étais pas vide intérieurement, et que je peux, moi aussi, pleurer ou rire pleinement, selon les circonstances.
Les pleurs sont bénéfiques pour nos émotions.

Les experts affirment que les humains pleurent autant en cas de tristesse qu’en cas de joie, car il s’agit de situations extrêmes où les émotions surgissent très soudainement. Notre corps ne peut pas « emmagasiner » autant d’émotions et doit les extérioriser d’une manière ou d’une autre, souvent sous forme de larmes. C’est fascinant de penser que ce simple geste, universel et naturel, est un mécanisme de libération intérieure.
On dit aussi que si l’on pleure de joie, la première larme coule de l’œil droit, et si l’on pleure de tristesse, de l’œil gauche. Quelle que soit la raison, pleurer est un moyen très sain d’exprimer sa colère, sa joie, son impuissance ou sa tristesse.
Il ne faut donc jamais avoir peur des larmes, car elles sont le reflet de notre humanité et de notre capacité à ressentir profondément. Comme le disait si bien Khalil Gibran : « La profondeur de ton chagrin est proportionnelle à la profondeur de ton amour. »
Alors, où est-ce que je veux en venir ?

Je souhaite vous encourager à vivre pleinement votre vie, sans craindre les erreurs, car chaque obstacle recèle une leçon et chaque larme, un apprentissage.
Ne pleurez que pour exprimer vos sentiments, pour libérer le stress et la colère qui vous habitent, et non par simple apitoiement sur vous-même.
Les larmes permettent de libérer de l’adrénaline et de la noradrénaline, des hormones et des neurotransmetteurs liés au stress, procurant une sensation de soulagement et de calme que nous avons tous ressentie au moins une fois dans notre vie.
Concernant les larmes de compassion, comme l’a dit un jour le célèbre écrivain indien Rabindranath Tagore : « Si vous pleurez parce que vous avez perdu le soleil, vos larmes vous empêcheront de voir les étoiles. » Elles nous rappellent que nos émotions, même douloureuses, sont toujours une porte vers une plus grande compréhension de nous-mêmes et du monde qui nous entoure.

