Carole Mazeau
Pour tous ceux qui en ont assez d’entendre : « Pensez simplement au bon côté des choses ! »
Beaucoup d’entre nous se sont entraînés à s’attendre au pire, non pas parce que nous voulons être pessimistes, mais parce que trouver comment être plus positif semble souvent être un concept abstrait, lié à des mantras forcés et joyeux.
Il ne s’agit pas simplement de refuser de voir le bon côté des choses. En tant qu’êtres humains, nous sommes biologiquement programmés pour avoir un biais de négativité, expliqueLaurie Santos, PhD, professeure de psychologie à l’Université Yale et animatrice du podcast The Happiness Lab. Cela signifie que notre cerveau s’accroche davantage aux problèmes potentiels et aux scénarios catastrophes qu’aux bons côtés. Même lorsque tout va objectivement bien, notre esprit scrute toujours ce qui pourrait mal tourner ensuite, explique le Dr Santos.
Ajoutez à cela la positivité toxique présente dans les blogs bien-être moralisateurs et les infographies Instagram, qui prétendent que le cynisme peut être corrigé par une attitude positive, et il n’est pas étonnant que tenter d’être plus optimiste semble être quelque de chose de superficielle.
Mais ce n’est pas parce que notre cerveau a tendance à se focaliser sur les mauvaises choses que nous sommes condamnés à un pessimisme chronique. Selon les experts, il existe de nombreuses façons d’être plus optimiste (ou du moins moins négatif) sans avoir l’impression de forcer les choses.
Commencez simplement par être neutre
Il n’est pas nécessaire d’être constamment joyeux ou exubérant pour éviter de penser au pire. Votre cerveau est suffisamment intelligent pour savoir quand vous faites semblant. Vouloir rester neutre est un bon point de départ.
Au lieu de vous dire : « Ils doivent me ghoster », essayez plutôt : « Ils n’ont pas répondu, et ça m’angoisse. Mais je ne peux pas vraiment savoir ce qui se passe. »
Parfois, apprendre à être plus positif commence par être un peu moins méchant et négatif.
Supprimez les absolus de votre vocabulaire
Pour des raisons évidentes, vous savez probablement déjà que des pensées comme « Il m’arrive toujours des malheurs » ne vous rendent pas service. Mais aller trop loin dans l’autre sens, en affirmant « Tout ira bien !!! », peut être tout aussi irréaliste.
La vérité se situe quelque part entre les deux, explique Amy Morin, LCSW et auteure de 13 Things Mentally Strong People Don’t Do. La vie peut être difficile, mais elle peut aussi s’améliorer. Il est donc important d’admettre la zone grise, où il y a du bon et du mauvais.
Le moyen le plus simple de remplacer la pensée manichéenne est de supprimer complètement les absolus comme « toujours » et « jamais ». Reformulez « La vie ne va jamais comme je le souhaite » en « Je n’ai pas obtenu l’appartement que je voulais. »
Ou adoucissez « Je ne sais rien faire de bien » en « J’ai fait une erreur, mais ce n’est qu’un projet. » Plus vous vous surprenez à glisser dans des généralisations exagérées, plus il devient facile d’adopter une vision logique et équilibrée de la vie.
Exécutez un scénario « Si cela se produit, alors quoi ? »
Malheureusement, des choses fâcheuses peuvent arriver. Vous pourriez vous faire larguer par quelqu’un dont vous êtes amoureux, ou vous voir refuser l’emploi de vos rêves pour lequel vous étiez parfaitement qualifié. Mais plutôt que de chasser de votre esprit ces pensées du genre « et si ça tournait mal » (ce qui fonctionne rarement), Morin recommande d’y répondre avec un plan.
Imaginons que le pire scénario se réalise : vous n’obtenez pas le poste. Et si cela se produit, que se passera-t-il ? Vous déciderez peut-être de solliciter votre réseau pour de futures recommandations, ou de peaufiner votre CV avant de postuler à un poste similaire.
Quoi qu’il en soit, élaborer un plan de secours « si ceci, alors cela » pour parer à tout échec potentiellement décevant peut au moins vous aider à vous sentir moins anxieux, incertain et découragé, et plus préparé et optimiste.
Revoyez les preuves que vous avez déjà géré pire
Une autre façon de faire taire son pessimisme intérieur est de reconnaître que l’on se trouve coincé dans une situation difficile… puis de repenser à la dernière fois où l’on a surmonté une épreuve aussi difficile, voire pire. Il ne s’agit pas de ressasser des événements négatifs, mais de se rappeler que l’on est capable de surmonter ce à quoi on s’attend.
Voici quelques questions à se poser : comment ai-je surmonté cette épreuve auparavant et qu’est-ce qui pourrait m’aider cette fois-ci ? Peut-être s’agissait-il de votre premier vrai chagrin d’amour – à l’époque, c’était insupportable, mais avec le temps, cette relation est devenue un lointain souvenir.
Ou encore, repensez à ce trou de mémoire lors d’une présentation professionnelle et à ce sentiment d’échec après votre premier cours de Pilates. C’était pénible, certes, mais ce n’était pas la fin du monde. Ces souvenirs peuvent vous rappeler que les moments difficiles arrivent, mais qu’ils ne signifient pas que tout est perdu.
Prenez l’habitude de remarquer vos petites victoires
Sans victoires éclatantes pour nous valider, comme terminer un marathon ou acheter la maison de nos rêves, il est facile de négliger ses progrès et de sombrer dans une mentalité de « rien ne marche jamais pour moi ». Attendre seulement des étapes « méritantes » pour se sentir bien nous laisse souvent sur notre faim.
Au lieu de cela, prenez un moment chaque jour pour noter au moins une petite chose qui s’est bien passée, voire mieux que prévu, suggère le Dr Santos. Peut-être que votre café du matin était délicieux, que le temps était parfait après une semaine de pluie incessante, ou que vos cheveux ont coopéré pour une fois.
Entraîner notre cerveau à remarquer ce qui va bien, même dans le chaos, construit les bases d’un état d’esprit positif. Petit à petit, ces habitudes s’accumulent et vous aident à être plus optimiste sans avoir à forcer le sourire.
