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Que sont les expériences de mort partagées, et en quoi peuvent-elles renforcer le lien avec nos proches disparus ?

Une connexion plus profonde que nous le pensons

Nous avons tendance à considérer nos vies comme distinctes, en supposant que nous n’avons aucun contrôle les uns sur les autres. En réalité, nous sommes tous connectés d’une manière ou d’une autre, et chacun de nos actes a un impact direct sur autrui. Il en va de même pour la mort. Le départ de l’âme d’un être cher peut sembler être une expérience isolée… mais que se passerait-il si, d’une certaine manière, vous participiez vous aussi à ce moment ?

Comprendre et explorer les expériences de mort partagée pourrait bien être une clé pour mieux vivre le deuil — aussi bien pour la personne endeuillée que pour celle qui s’apprête à mourir.

Notre relation avec la mort

Quand on pense à la mort, quels sentiments surgissent ? Pour beaucoup, la mort est une source de malaise, voire de peur. Cela s’explique par notre tendance naturelle à craindre l’inconnu : nous ignorons quand notre heure viendra, comment elle surviendra, et ce qui nous attend de l’autre côté.

Cette peur nous pousse souvent à éviter le sujet de la mort ou à tenter de la repousser. Certains cherchent à préserver leur jeunesse à travers des modes de vie ou des produits promettant une forme d’immortalité. D’autres adoptent une hygiène de vie irréprochable pour prolonger leur existence. Nous mettons toute notre énergie dans la vie, car c’est la seule réalité que nous connaissons.

Le mystère de l’au-delà

Lorsque nous finissons par penser à la mort, notre esprit se tourne presque immédiatement vers ce qui pourrait venir après. Cette fascination pour l’au-delà naît souvent d’un espoir : celui que la mort ne soit pas une fin, mais une transition vers une autre forme de vie. L’idée que tout s’arrête à la mort nous est difficilement supportable.

Selon plusieurs enquêtes menées en France (notamment par l’IFOP et le CEVIPOF), voici ce que l’on observe :

  • Environ 40 % des Français croient en une forme de vie après la mort (résurrection, réincarnation, paradis, etc.).
  • Moins d’un tiers croit au paradis tel que décrit dans les traditions religieuses (ex. : paradis chrétien).
  • La croyance en une existence bienveillante après la mort est donc minoritaire, bien que présente.

Et des sondages le confirment : aux USA beaucoup de personnes croient en une forme d’existence après la mort, perçue comme bienveillante. Dans une étude portant sur 1 000 cas, 87 % des personnes interrogées ont affirmé que leur expérience les avait convaincues de l’existence d’un au-delà apaisant.

Parmi elles, 70 % ont décrit avoir vécu une « expérience de mort partagée » qui a profondément transformé leur processus de deuil. Plus de la moitié d’entre elles affirment que cela a atténué leur peur de la mort, selon William Peters, thérapeute spécialisé dans l’accompagnement du deuil.

Qu’est-ce qu’une expérience de mort partagée ?

mort nous apprend à vivre

Le terme « expérience de mort partagée » reste encore peu connu, sans doute en raison du tabou persistant autour de la mort et de nos peurs les plus profondes. Pourtant, ce phénomène semble de plus en plus répandu parmi les personnes en fin de vie et leurs proches.

Il s’agit d’un moment où une personne encore en vie ressent un lien profond, parfois même spirituel, avec un être cher au moment de son décès. Ceux qui en témoignent décrivent un sentiment d’unité, comme s’ils avaient brièvement partagé le passage vers un autre monde avec le défunt. Dans ses recherches, William Peters a constaté que, dans 50 % des cas, les personnes vivant cette expérience ont eu l’impression d’accompagner leur proche dans une partie de son chemin vers l’au-delà.

Entre la vie et la mort

Le concept d’expériences de mort partagées suscite un intérêt croissant, en particulier dans les milieux où la mort est fréquente, comme les soins palliatifs. Mourir n’est plus seulement un vécu intime réservé à la personne en fin de vie : il devient une expérience qui peut, d’une certaine manière, être ressentie ou perçue par ses proches.

Cela peut sembler surprenant, mais c’est moins étrange lorsqu’on considère la fréquence avec laquelle les patients en fin de vie affirment avoir senti la présence de proches décédés venus les accompagner. Certains racontent qu’une figure familière venue de « l’autre côté » est apparue pour les aider à faire la transition. Des témoins encore en vie, ayant vécu une mort partagée, disent eux aussi avoir vu ou ressenti ces présences.

Une expérience réconfortante

visite après la mort

Ceux qui vivent une expérience de mort partagée sont souvent réticents à en parler. Il s’agit d’un vécu profondément spirituel, difficile à expliquer dans un monde qui valorise la rationalité. Partager ce type d’expérience demande du courage, et parfois même une forme de foi.

Stéphanie, une habitante de Washington, a accompagné son mari atteint d’un cancer agressif dans ses derniers instants. Elle raconte avoir voyagé avec lui dans une lumière blanche éclatante. Elle décrit cette expérience comme paisible, sans douleur ni souffrance, et confie : « J’avais l’impression de revenir à quelque chose que je connaissais déjà. »

Pourtant, lorsqu’elle a tenté de partager ce moment, elle s’est heurtée à l’incompréhension. Elle avoue s’être sentie « terriblement démoralisée ». Ce n’est que lorsqu’un oncologue lui a discrètement confié avoir vécu quelque chose de similaire qu’elle s’est sentie validée et apaisée.

La clé pour aller de l’avant

Accepter la possibilité de partager une expérience de mort pourrait transformer notre manière d’aborder la fin de vie. Cela pourrait apaiser aussi bien les mourants que les vivants, en les aidant à traverser cette période avec moins de peur et plus de sérénité. Dans cette perspective, la mort ne serait plus perçue comme une rupture brutale, mais comme un passage paisible.

Carl, dont le père est décédé d’une insuffisance cardiaque, témoigne de ce changement de regard. « Je sentais au plus profond de moi que mon père était là pour moi… Il me manque, bien sûr. J’aimerais pouvoir lui parler encore. Mais je ne ressens pas sa mort comme une tragédie. J’ai le sentiment qu’il est là où il doit être. » Son deuil n’a pas disparu, mais un sentiment de paix et d’acceptation a pris place, adoucissant la douleur.

Lâcher prise en paix

après la mort

Dire au revoir à un être cher n’est jamais simple. Il n’existe pas de moment idéal pour se séparer. Mais on ne peut pas retenir éternellement ceux qu’on aime. S’il est une certitude dans la vie, c’est que la mort viendra pour chacun de nous. Plutôt que d’en faire une source d’angoisse, peut-être pouvons-nous la considérer comme une étape, une expérience nouvelle.

Partager une expérience de mort peut nous aider à nous réconcilier avec cette réalité. Cela permet d’offrir aux mourants un départ plus serein, et aux vivants un apaisement face à l’inconnu. Mourir en paix est possible. Vivre un deuil apaisé aussi. Il est même possible d’imaginer une belle mort — une mort accompagnée, partagée, comprise — et d’apprendre à laisser partir ceux que nous aimons sans peur, mais avec amour.

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Publié par Jean-Charles Réno

À propos de l’auteur: j'aime la nature et l'écologie mais je m'intéresse aussi à la psychologie et la spiritualité, je pense que tout est lié. Je suis arrivé dans l’équipe d’ESM en 2016 après avoir étudié en Angleterre et passé plusieurs années en Australie . Depuis toujours, je suis soucieux de la nature et de mon impact sur l’environnement. Ainsi, par le biais d’informations, j’essaie de contribuer à l’amélioration de l’environnement et de jouer un rôle dans l’éveil des consciences afin de rendre le monde un peu meilleur chaque jour.

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