Carole Mazeau
La paix intérieure n’est pas l’absence de conflit
« La paix de l’esprit ne réside pas dans l’absence de conflit dans la vie, mais dans la capacité à y faire face. » ~ Inconnu
Comme beaucoup de gens, j’ai vécu de nombreuses années sans comprendre que la paix intérieure est un choix. Je ne sais plus trop ce que je pensais à l’époque. Peut-être ne croyais-je pas qu’on puisse ressentir une paix intérieure durable. Je savais seulement que mes propres moments de sérénité étaient toujours temporaires.
Une vie marquée par les hauts et les bas
Ma vie a été ponctuée de hauts et de bas, mon temps était constamment sollicité et les situations difficiles trop nombreuses. J’avais l’impression que la paix intérieure n’était accessible qu’aux moines, aux saints, ou à toute personne menant une vie recluse, à l’abri des difficultés du quotidien.
J’étais coincée dans un monde de confusion, me demandant comment la paix pouvait m’appartenir alors qu’il y avait toujours un drame dans ma vie ou dans celle de mes proches.
Le poids des nouvelles et des tragédies
Le monde semblait rempli de négatif : les informations tragiques dans les journaux, à la télévision ou racontées par les proches.
Ces nouvelles touchaient profondément : une femme disparue retrouvée assassinée, la tragédie d’un enfant tué par un chauffard en fuite, le nombre de sans-abri qui augmente, un tsunami dévastateur qui tue des milliers de personnes et paralyse un pays.
Puis il y avait les drames plus proches de moi : le mari de mon amie diagnostiqué d’un cancer et décédé trois mois plus tard, mon père souffrant de démence, le mariage de ma meilleure amie qui s’effondrait. Tout cela me déchirait le cœur et me laissait blessée et en deuil.
Le tumulte de mes propres émotions
Dans ma vie personnelle, mes émotions connaissaient aussi des hauts et des bas, tout comme ma capacité à ressentir le bonheur. Je me sentais comme une marionnette au bout d’un fil, et je me demandais sans cesse : « Comment puis-je ressentir une paix intérieure constante dans mon cœur alors que mes émotions fluctuent au gré de ce qui se passe en moi et autour de moi ? »
Avec le recul, je comprends que je croyais que mes émotions étaient essentielles. Après tout, être émotif n’était-il pas synonyme de vie authentique ? Les émotions me donnaient un sentiment d’authenticité et me permettaient d’éprouver de l’empathie envers les autres.
Pourtant, au plus profond de moi, je ne me sentais pas bien la plupart du temps. J’aspirais à ne plus être aussi émotive. Je voulais me libérer des conflits de ma vie, ne plus réagir aux paroles ou à la colère des autres, et retrouver la sérénité.
La naissance de ma recherche spirituelle
Ce besoin presque désespéré de rompre le cycle négatif des événements dans ma vie et mes relations a nourri ma quête spirituelle. C’est cette intention constante dans mon esprit et mon cœur qui m’a conduit à découvrir une manière plus paisible de vivre, malgré les conflits.
Au fil des mois et des années, j’ai développé une détermination croissante à changer ma façon de vivre.
La découverte de la paix intérieure
Il y a quelques années – je ne me souviens plus exactement quand – j’ai enfin ressenti une paix intérieure qui ne dépendait ni de mes émotions ni des drames de ma vie. Je sais que c’était le fruit de nombreux changements, notamment…
Croire que je suis aimé
Consciente que les empreintes négatives de l’enfance peuvent provoquer un sentiment de manque d’amour et une faible estime de soi, j’ai cherché et trouvé la vérité sur moi-même. Ce n’était pas ce qu’on m’avait laissé croire !
Croire que nous sommes aimés vient de la connaissance de qui nous sommes, de ne pas nous juger nous-mêmes ni les autres pour les erreurs que nous commettons, et de la méditation quotidienne dans laquelle nous ressentons l’amour inconditionnel de quelque chose de plus grand que nous-mêmes.
Surveiller et changer mes pensées
J’ai cru autrefois ne pas avoir de contrôle sur mes pensées, car je n’avais jamais envisagé qu’elles puissent être modifiées. Puis j’ai commencé à les observer et j’ai réalisé que beaucoup d’entre elles ne reflétaient pas ce que je ressentais réellement.
En y prêtant simplement attention, on constate que de nombreuses pensées sont fondées sur la peur et le jugement. Comme elles vont et viennent sans être remises en question, la plupart d’entre nous traversons la vie en acceptant inconsciemment que nous sommes nos pensées. Nous ne les regardons ni ne les remettons en question lorsqu’elles apparaissent et disparaissent.
Une fois que l’on commence à les reconnaître, on peut les modifier. En observant comment nos pensées diffèrent de ce que nous ressentons réellement, nous pouvons choisir d’introduire dans notre esprit des pensées plus fidèles à nos sentiments véritables.
Vivre avec bienveillance et depuis son soi supérieur
En remarquant et en appréciant la gentillesse des autres, nous prenons conscience de son importance dans la vie quotidienne. Face à des appels téléphoniques difficiles, ou à une personne en colère, nous pouvons choisir d’être bienveillants.
Lorsqu’un ami nous demande de l’aide, nous pouvons décider de répondre par la chose la plus gentille à dire ou à faire.
Si quelqu’un sollicite un don pour la énième fois, nous pouvons répondre avec bienveillance, même si nous n’avons ni les moyens ni l’envie de satisfaire sa demande. Dans ces circonstances, dire non avec respect et gentillesse est la meilleure solution.
Refuser gentiment permet parfois aux autres de grandir et d’apprendre d’importantes leçons de vie. De même, si quelqu’un médite ou parle négativement de quelqu’un que nous connaissons, nous pouvons choisir de rester bienveillants en silence, sans nous laisser entraîner dans la négativité.
En choisissant la gentillesse, nous permettons à l’énergie positive de circuler et empêchons l’énergie négative de nous atteindre. Nous créons ainsi une connexion avec notre moi supérieur et découvrons à quel point il est agréable d’être bienveillant.
Intégrer l’acceptation dans la vie quotidienne
La clé pour ressentir une paix véritable réside peut-être dans l’acceptation de ce qui est. Accepter signifie reconnaître la voix de son ego et choisir de ne pas lui obéir. Savoir que la seule personne que nous pouvons réellement changer, c’est nous-mêmes, permet d’y parvenir.
Dès que nous commençons à juger une situation ou une personne, ou à vouloir contrôler ce qui est en dehors de nous, nous nous éloignons de l’acceptation. La pratique de l’acceptation consiste à revenir à l’instant présent et à accueillir la réalité telle qu’elle est.
La paix intérieure, un choix personnel
Le monde est rempli d’énergie négative et de chaos, mais chacun peut apprendre à vivre dans la paix intérieure. Si votre intention est sincère et profonde, elle se réalisera. Extérieurement, rien ne change ; la paix naît de transformations intérieures.
Tout commence par une meilleure conscience de soi, la certitude d’être aimé, la modification de nos pensées, la pratique de la bienveillance et l’acceptation de ce qui est.
À mesure que la sérénité et l’amour inconditionnel remplissent votre cœur, vous comprendrez que vous ne pouvez pas revenir en arrière et vous ne renoncerez pas à cette paix que vous avez longtemps recherchée.
Finalement, vous découvrirez une paix intérieure profonde et durable, quelle que soit la nature des défis que la vie vous réserve.
