
« La bonne vie pour l’homme est la vie passée à rechercher la bonne vie pour l’homme, et les vertus nécessaires à cette recherche sont celles qui nous permettront de comprendre ce qu’est de plus et ce qu’est la bonne vie pour l’homme. » – Alasdair MacIntyre
La sagesse commence là où l’on cesse de croire que la vie se joue dans ce qui nous arrive. Elle commence lorsque l’on découvre que tout dépend de la manière dont nous percevons ce qui nous arrive, car cette perception détermine notre réaction émotionnelle et la qualité même de notre expérience humaine.
Et pour percevoir les situations avec justesse, il nous faut préparer notre esprit, non pas comme si la vie était longue, mais comme si nous étions arrivés à sa toute fin.
Ne rien remettre à demain. Équilibrer les livres, les articles chaque jour.
Vivre comme si chaque seconde était une conclusion, et donc un commencement.
Celui qui met la touche finale à sa vie chaque jour ne manque jamais de temps.
La vie redevient belle lorsqu’on réapprend à être heureux même avec peu de choses. Quand on se libère du superflu, quand on se souvient de rêver, de rire, d’espérer et d’aimer.
Et surtout, lorsque l’on reconnaît la chance que l’on a pour ce que l’on a déjà.
La bonne vie est un chemin intérieur vers la simplicité

Beaucoup disent aspirer à une vie plus simple. Mais la vraie authentique exige un courage particulier…celui de nager à contre-courant!
Il est facile de dire que l’on veut savourer davantage et respirer plus profondément. Il est plus difficile de quitter la route toute tracée, la grande autoroute sociale qui nous pousse, presque mécaniquement vers les mêmes objectifs, les mêmes horaires, et les mêmes distractions.
Cette autoroute est confortable et rassurante. Son bruit constant fait croire que c’est le bon chemin puisqu’il est le plus fréquenté.
Cependant, si vous désirez véritablement une vie plus simple et alignée avec vos aspirations les plus profondes, alors il est temps de prendre la sortie suivante!
Le chemin est plus étroit, et moins balisé. Mais il est vivant.
Pourquoi acceptons-nous des règles qui nous étouffent?
Avec l’âge, nous avons accepté des croyances, des règles et des attentes qui n’émanent pas de nous.
Elles nous ont été transmises par la famille, la culture, l’économie, les traditions. Et nous les avons absorbées sans les interroger.
Mais si ces règles nous coûtent notre joie profonde, alors pourquoi les porter comme un devoir sacré?
Pourquoi maintenir un mode de vie pesant qui détruit notre sérénité, simplement parce qu’on nous dit que c’est ainsi que les adultes doivent vivre?
Et surtout, quelle réalité transmettons-nous à nos enfants? Une vie pleine, simple, consciente?
Ou le poids d’un héritage qu’ils ne désirent pas porter?
Nous avons oublié pourquoi nous travaillons

La semaine de quarante heures est devenue un dogme, un absolu culturel.
“C’est comme ça.”
Mais comment une société entière a-t-elle décidé, sans discussion, qu’un être humain devait consacrer la majeure partie de sa vie à un emploi, quel qu’il soit, pour être considéré comme “responsable”?
Le travail devrait servir la vie. Mais trop souvent, c’est la vie qui devient l’ombre du travail.
Oui, nous avons besoin d’un toit, de nourriture, d’une sécurité minimale. Mais après cela, combien de nos efforts sont consacrés à des désirs fabriqués, à des besoins imaginaires, à une quête de plus qui ne mène qu’à moins de nous-mêmes?
La culture consumériste a brouillé la frontière entre désir et nécessité. Elle nous pousse à gagner toujours plus pour acheter toujours plus, sans jamais nous demander ce qui nous rend vraiment heureux. Et ainsi, beaucoup passent leur vie à financer l’absence de leur propre vie.
On ne peut pas acheter ce que l’âme réclame
J’ai connu ce piège. J’ai fui mon mal-être en achetant toujours plus, en accumulant, en croyant que l’objet comblerait le vide. Une voiture brillante comme substitut au sens. Un achat comme pansement sur une blessure plus profonde.
Mais aucun achat ne remplace une question que l’on refuse de se poser. Et la vérité finit par coûter bien moins que le mensonge.
L’enfant intérieur sait ce que nous avons oublié

Regardez un enfant marcher dans un pré. Chaque souffle de vent est une découverte. Chaque insecte est une aventure. Et chaque moment est complet.
Les enfants ne sont pas « présents ». Ils sont la présence même. Ils sont l’état naturel avant que le bruit du monde n’écrase la magie.
Autrefois, nous étions ainsi. Mais les obligations, les années, les injonctions sociales ont recouvert notre spontanéité comme des seaux d’eau sur un feu.
Maintenant, il reste des braises. Et les braises attendent le souffle.
La simplicité est un choix radical
Pour vivre une vie plus simple, il faut oser faire le choix le plus radical de tous: se choisir. Sortir du courant. Tracer son propre chemin. Écouter cette voix intérieure qui chuchote:
« Tu n’es pas né pour t’intégrer, tu es né pour te révéler. »
Rien d’autre n’est requis. Seulement la conscience de ce qui vaut réellement la peine d’être apprécié… ici, maintenant, sans attendre que la vie soit parfaite pour être vécue.
La sagesse des purí: hier derrière, demain devant, aujourd’hui dans la main

La tribu purí vivait simplement, sans être séparée d’elle-même. Pour eux, hier, aujourd’hui et demain se disaient d’un seul mot, et la direction du geste suffisait pour distinguer le temps.
Ce n’était pas de la naïveté, c’était une maîtrise de la présence.
Nous ne pouvons pas tous vivre comme Thoreau dans la forêt, mais nous pouvons apprendre à vivre plus pleinement, à ralentir, à respirer plus profondément, et à écouter plus attentivement.
Car le bonheur n’est jamais dans l’avenir. Il est dans la qualité du présent.
La course au rat: la maladie moderne
Vivre sans présence, c’est s’écraser intérieurement sous un rythme qui n’a pas de sens.
C’est perdre son âme goutte à goutte. C’est se distraire de sa propre vie au lieu de la vivre.
On finit par s’anesthésier. Par fuir. Par éviter. Par se perdre.
Mais la délivrance commence toujours par le courage d’être présent… même lorsqu’être présent fait mal. La vérité libère dès qu’on n’a plus peur de la regarder en face.
On peut toujours choisir un autre chemin
Même au plus bas, il existe un point d’inflexion. Une seconde. Un souffle. Un espace minuscule où la conscience se réveille et où la possibilité apparaît.
À tout moment, on peut décider d’être finalement honnête avec soi-même, de laisser derrière nous ce qui nous vide, de faire de la place à ce qui te nourrit notre âme. Et de s’ouvrir à la joie simple d’un sourire, d’un arbre, ou d’un instant.
La simplicité est une porte dont la présence est la clé. Et la vie se trouve de l’autre côté de la peur.
Les purí le savaient…au-dessus du doigt, il y a le jour qui passe, et ce jour est tout ce que nous avons.
Alors pourquoi attendre?
Chaque jour est une invitation à vivre. Chaque instant peut devenir un miracle. Et la vie, lorsque nous cessons d’en exiger trop et que nous lui offrons notre présence, redevient ce qu’elle n’a jamais cessé d’être… Une pulsation, une merveille.

