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Des scientifiques ont tenté de déterminer si l’intuition pouvait prédire l’avenir. Leurs résultats se sont révélés troublants

Même la CIA a rendu publiques des données sur le phénomène psychique. Par une nuit du début octobre 1989, une fillette de quatre ans fut réveillée en sursaut par un appel téléphonique et un cri. Elle marcha pieds nus, sur la pointe des pieds, sur le carrelage humide du couloir.

« Il est mort dans un accident de voiture ! » s’exclama sa mère d’une voix brisée avant de s’effondrer. Les yeux noirs et brillants de l’enfant ne pouvaient que fixer sa mère. Dès l’instant où elle avait serré son père dans ses bras, avant qu’il ne prenne l’avion pour ce voyage d’affaires fatidique, elle avait su qu’elle ne le reverrait jamais vivant.

Ce récit n’est qu’un exemple parmi de nombreux témoignages troublants de précognition partagés avec la neuroscientifique Julia Mossbridge, Ph. D. Mais c’est sa propre expérience de ces étranges intuitions qui l’a poussée à les étudier scientifiquement.

Dès l’âge de sept ans, Julia Mossbridge raconte avoir fait des rêves prémonitoires. Ses parents et elle-même restaient sceptiques, jusqu’au moment où elle décida de consigner ses visions dans un journal de rêves.

Si elle reconnaît avoir parfois mal interprété certains détails, elle affirme aussi avoir décrit avec précision des événements futurs qu’elle n’aurait pu connaître autrement. Pour elle, ces expériences pourraient indiquer que la notion de temps n’est pas aussi linéaire que nous le croyons.

Une conception différente du temps

« Il n’est pas difficile de comprendre la précognition », explique Mossbridge, Senior Distinguished Fellow en Potentiel Humain au Center for the Future Mind et fondatrice du Mossbridge Institute. « C’est seulement difficile à croire pour ceux qui ne l’ont jamais vécue. Nous ne comprenons pas vraiment le fonctionnement du temps.

Même les physiciens admettent leurs incertitudes. Pourtant, nous restons attachés à l’idée qu’il doit être linéaire pour que la science l’accepte. Mais l’est-il vraiment ? Une grande partie de la résistance aux idées de précognition et de phénomènes psychiques vient de la peur : peur de l’inconnu, ou peur que la réalité ne soit pas ce qu’elle paraît. »

Loin des clichés sur les diseurs de bonne aventure et autres clairvoyants qui exploitent les réseaux sociaux de leurs clients, psychologues et neuroscientifiques s’intéressent à ce que pourrait cacher la précognition. Elle est souvent considérée comme une forme de perception extrasensorielle (PES).

Ce sentiment profond que « quelque chose va se produire » est ancien : il est déjà présent chez les chamans et les mystiques. Mais malgré des siècles de récits, il demeure inexpliqué.

Dean Radin et la théorie du temps non linéaire

La précognition pourrait suggérer que la conscience dépasse notre perception linéaire du temps, avance le parapsychologue Dean Radin, Ph. D., scientifique en chef à l’Institut des sciences noétiques (IONS) et professeur émérite associé au California Institute of Integral Studies.

Explorateur de la conscience depuis plusieurs décennies, il est l’auteur de nombreux ouvrages de référence sur le sujet, dont Entangled MindsSupernormal (primé) et Real Magic.

Une collaboration scientifique autour de la précognition

Radin et Mossbridge, tous deux chercheurs à l’IONS, ont déjà collaboré à plusieurs reprises. Leur objectif : démontrer la validité de la précognition à l’aide de données statistiques solides issues d’expériences, et appuyer l’idée que le temps pourrait ne pas être linéaire.

Une conception étrange du temps

« Le temps n’est pas notre expérience quotidienne », explique Dean Radin. « En mécanique quantique, il pourrait même ne pas faire partie de notre réalité physique. Ce n’est pas qu’il n’existe pas : il se comporte simplement d’une manière bien plus étrange que ce que nous percevons. Cela suggère qu’il existe probablement quelque chose lié à notre conscience, différent de notre expérience ordinaire du temps. Elle serait capable de s’extraire de la perception habituelle et de recevoir des informations venues du passé ou du futur. »

« Une grande partie de la résistance aux idées sur la précognition et les phénomènes psychiques est liée à la peur – la peur de l’inconnu ou la peur que les choses ne soient pas ce qu’elles paraissent être. »

L’expérience fondatrice de Dean Radin

Alors qu’il travaillait à l’Université du Nevada au milieu des années 1990, Dean Radin conçut une expérience destinée à tester l’hypothèse que la conscience pouvait transcender le temps. Selon lui, les réactions d’un individu à un stimulus imminent devraient apparaître avant même que ce stimulus ne se manifeste.

Pour vérifier cette idée, des volontaires furent reliés à un électroencéphalogramme (EEG). On leur demandait d’appuyer sur un bouton afin de faire apparaître une image choisie au hasard par l’ordinateur : soit une image positive (comme un lever de soleil), soit une image négative (comme un accident de voiture).

Des résultats statistiquement troublants

L’EEG mesurait l’activité cérébrale durant les cinq secondes séparant l’invite et l’image. Les résultats révélèrent un contraste net : avant une image positive, l’activité restait faible ; avant une image négative, elle s’intensifiait nettement.

Ces résultats, jugés statistiquement significatifs, furent ensuite reproduits à de nombreuses reprises. Depuis, plus d’une trentaine d’expériences similaires ont confirmé la fiabilité de ce phénomène de « pré-sentiment ».

En 1995, la CIA déclassifia ses propres recherches sur la précognition, après avoir mandaté des statisticiens indépendants. Leur verdict : les résultats étaient bel et bien statistiquement fiables.

Vers une reconnaissance plus large de la précognition

Pour Julia Mossbridge, ces données devraient suffire à valider l’existence de la précognition. Pourtant, elle se souvient d’un physicien qui doutait de ses résultats, car il restait attaché à une conception strictement linéaire du temps.

Ses propres recherches montrent que la plupart des individus possèdent un certain degré de précognition. Selon elle, davantage de personnes en prendraient conscience si ce phénomène, souvent perçu comme illusoire, était reconnu comme une capacité humaine plus répandue qu’on ne le croit.La précognition à travers les cultures

Dans d’autres cultures, la précognition est perçue différemment. Dean Radin, par exemple, a étudié les oracles tibétains capables, selon les récits, d’anticiper l’avenir. La clairvoyance, plus connue scientifiquement sous le nom de « vision à distance », est décrite comme la capacité de voir non seulement à travers le temps, mais aussi à travers l’espace.

Il y a des milliers d’années, bien avant les bulletins d’information ou les prévisions météorologiques, les chamans qui prétendaient percevoir l’avenir pouvaient annoncer la pluie ou pressentir l’arrivée d’ennemis. Dans certaines traditions, des substances psychoactives, comme les ipomées ou l’ayahuasca, étaient utilisées pour éveiller ce que l’on appelle la « seconde vue » ou « troisième œil ».

L’intrication quantique comme explication possible

Toutes les images Pixabay

Pour Radin, la précognition pourrait s’expliquer par une forme d’intrication quantique. Les particules intriquées partagent en effet la même information et réagissent de la même manière, même séparées par de grandes distances — ce qu’Einstein appelait « une action fantomatique à distance ».

Selon Radin, ce principe pourrait éclairer le fait que nous semblons parfois nous souvenir d’événements qui ne se sont pas encore produits.

Le cerveau intriqué avec son futur

« Certains avancent que la précognition correspond à une intrication de votre cerveau avec lui-même dans le futur », explique Radin. « L’intrication ne concerne pas seulement des éléments séparés dans l’espace, mais aussi dans le temps. Si le cerveau peut s’intriquer avec sa propre version future, alors vous pourriez ressentir dans le présent une sorte de souvenir qui appartient à l’avenir. »

Une explication au sentiment de déjà-vu ?

Si le temps n’est pas aussi linéaire que nous le croyons, et si la conscience peut accéder à une forme de portail invisible vers le futur, cela pourrait expliquer certaines expériences troublantes, comme le sentiment de déjà-vu.

Quoi qu’il en soit, rappelle Julia Mossbridge, le phénomène de précognition est confirmé par des données statistiques solides. Reste à élucider le mécanisme qui pourrait en rendre compte.

Études & reviews

  1. Precognition at the Boundaries: An Empirical Review and Theoretical Discussion — Julia Mossbridge (2023)
    Un article de revue qui décrit différentes formes de précognition : la « présentiment » inconsciente (temps de latence court), la vision précognitive consciente (remote viewing), etc. journals.lub.lu.se
  2. Evidence of quantum-entangled higher states of consciousness — Álex Escolà-Gascón et al. (2025)
    Étude qui explore si l’intrication quantique pourrait influencer certains états de conscience, apprentissage implicite, etc. ScienceDirect
  3. Experimental evidence of non-classical brain functions — Christian Kerskens & David Lopez Perez (2018)
    Cherche à détecter des corrélations non classiques dans les signaux cérébraux (via NMR, etc.), qui pourraient indiquer un fonctionnement « non classique » du cerveau. arXiv
  4. Can quantum physics help solve the hard problem of consciousness? A hypothesis based on entangled spins and photons — Christoph Simon (2018)
    Hypothèse théorique sur le rôle possible des spins quantiques et des photons dans la conscience, avec des propositions expérimentales. arXiv
  5. Electrodermal Presentiments of Future Emotions — Dean Radin
    Expérimentations montrant que l’activité électrodermale (réponse physiologique) serait plus élevée avant l’affichage de photos émotionnelles que calmantes (avant leur présentation aléatoire) — ce qui pourrait être un type de présentiment. Ark Ultrahuman
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Publié par Jean-Charles Réno

À propos de l’auteur: j'aime la nature et l'écologie mais je m'intéresse aussi à la psychologie et la spiritualité, je pense que tout est lié. Je suis arrivé dans l’équipe d’ESM en 2016 après avoir étudié en Angleterre et passé plusieurs années en Australie . Depuis toujours, je suis soucieux de la nature et de mon impact sur l’environnement. Ainsi, par le biais d’informations, j’essaie de contribuer à l’amélioration de l’environnement et de jouer un rôle dans l’éveil des consciences afin de rendre le monde un peu meilleur chaque jour.

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