in

L’amour ne m’a pas sauvée, mais partir, oui

A moins d’avoir survécu à des abus émotionnels, peu de gens peuvent comprendre ce que signifie lutter mentalement, chaque jour, contre une personne avec qui l’on n’a même plus de contact. L’abus psychologique laisse derrière nous des marques invisibles, mais tenaces. Des peurs et des doutes qui peuvent continuer à murmurer longtemps après la fin d’une relation. On ne s’en relève jamais tout à fait de ce genre de relation. Néanmoins on peut se reconstruire, et renaître à nouveau.

L’illusion de l’amour tout-puissant

Toutes les images PIxabay

Nous grandissons avec des contes qui nous enseignent que l’amour est une force magique, capable de transformer les cœurs, de guérir les blessures, et de triompher de tout. On nous dit que si nous aimons assez fort, assez longtemps, nous pouvons changer les gens. Sauver les âmes perdues. Réparer ce qui est brisé.

Mais il existe un chapitre de la vie où l’amour, malgré toute sa pureté, se heurte à une vérité brutale: il ne suffit tout simplement pas.

« On ne peut sauver quelqu’un qui refuse de participer à son propre sauvetage. » – Auteur inconnu

J’ai passé 15 ans de ma vie dans une relation qui, au final, était plus une source de stress qu’autre chose. À la fin, cette relation m’a rendu méfiante de la vie, et m’a vidé de ma propre valeur. J’ai passé 15 ans à marcher sur des œufs, à anticiper les explosions de colère, à espérer que mon amour pourrait adoucir les angles vifs de son Être. Toutes ces années à croire que si je donnais plus…plus de patience, plus de compréhension, plus de moi-même, je pourrais le sauver.

Mais l’amour, même le plus inconditionnel, ne peut pas guérir quelqu’un qui ne veut pas être guéri.

L’abus émotionnel: Une blessure invisible

L’abus émotionnel ne laisse pas de cicatrices visibles. Il ne se manifeste pas par des bleus ou des fractures, mais par une érosion lente de l’estime de soi, une confusion permanente, et une peur sourde qui s’installe dans chaque interaction, dans chaque décision que l’on prend.

Un jour, il était tendre, attentionné, presque parfait. Le lendemain, il devenait froid, critique, méprisant. J’ai appris à vivre dans l’attente du prochain revirement, comme un soldat en temps de guerre.

« Tu es trop sensible. » « Tu dramatises tout. » « Si tu m’aimais vraiment, tu comprendrais. » 

Ces phrases, répétées comme des mantras, m’ont convaincue que le problème venait de moi. Et peu à peu, j’ai perdu contact avec mes proches et mes passions. Mon monde s’est rétréci jusqu’à ne plus tenir que dans l’ombre de sa présence.

Pourquoi est-il si difficile de partir?

« Et s’il changeait ? ». Cette question, comme une prière, m’a retenue des années.

Vivre dans une société qui glorifie la persévérance, partir peut ressembler à un aveu de faiblesse. Admettre que l’on a été manipulé, rabaissé, ou brisé peut paraître comme est un acte de vulnérabilité terrifiant.

« L’abus émotionnel est comme un poison lent. On ne réalise son effet que lorsque le corps et l’esprit sont déjà affaiblis. »

2. Le mensonge culturel: « L’amour triomphe de tout »

Nous sommes nourris de genre de récits que l’amour est une force rédemptrice. « Aimez vos ennemis. » « Sois patient, et tu verras le changement. » Que « Le mariage est un engagement sacré, à préserver coûte que coûte. »

Mais ces croyances, bien que belles en théorie, peuvent devenir dangereuses lorsqu’elles nous poussent à tolérer l’intolérable.

L’amour ne peut pas exister sans sécurité. Une relation saine repose sur le respect, la confiance, et la réciprocité. Sans ces fondations, l’amour peut vite se transformes en souffrance. En vrai, on ne peut pas aimer à la place de l’autre. Et se reprendre en main est un choix personnel.

Personne ne peut faire le travail à la place de quelqu’un d’autre.

Rester par devoir n’est pas de l’amour, c’est du martyre. Sacrifier son bien-être pour « sauver » une relation, c’est se perdre soi-même.

Au final, j’ai dû accepter une vérité douloureuse, que mon amour était réel mais, il à sens unique. Et un amour à sens unique, c’est comme un arbre sans racines , il ne peut pas survivre à la tempête.

3. Le coût du départ: perdre pour se retrouver

Partir n’a pas été un acte unique, mais une série de deuils:

  • Le deuil de la relation: Pleurer l’amour que j’avais espéré, et le futur que j’avais imaginé.
  • Le deuil des illusions: Accepter que certaines personnes ne changeront pas, peu importe à quel point on les aime.
  • Le deuil des relations secondaires: Sa famille, nos amis communs… une communauté entière qui a disparu avec notre séparation.

Certaines personnes ne sont dans notre vie que pour un temps. Les quitter, c’est comme arraccher une page d’un livre. Ça fait mal, certes, mais ça permet à l’histoire de continuer.

Comment survivre à ces pertes?

Il est normal d’être en rage contre ce qui nous a été volé (notre paix, notre temps, notre confiance en nous). Cependant il est essentiel d’être ouvert à trouver de nouvelles ancres, comme la thérapie, écriture, des amitiés renouvelées, ou même un animal de compagnie. Toutes ces choses peuvent devenir des points de stabilité.

Il est important de comprendre que la solitude n’est pas un échec. Parfois, être seul(e) est le premier pas vers la reconstruction.

4. Guérir est un voyage, pas une destination

La guérison après un abus émotionnel n’est pas linéaire. C’est un va-et-vient entre progrès et rechutes, entre force et vulnérabilité.

Il nous faut faire mettre en espace sûr pour démêler les nœuds de la culpabilité, de la honte, et de la peur. Avec le temps, j’ai appris à identifier les schémas toxiques que je reproduisais sans m’en rendre compte.

Mettre des mots sur ma douleur m’a permis de la dompter. Écrire des lettres (que je n’ai jamais envoyées) à mon ancien moi, à lui, à ceux qui m’ont jugée.

J’ai dû apprendre à arrêter de me blâmer pour être restée. Pour avoir cru. Pour avoir tant espéré.

« La guérison, c’est comme recoudre une toile déchirée. On voit toujours les cicatrices, mais avec le temps, elles deviennent une partie de l’histoire, pas toute l’histoire. »

5. Choisir la sécurité, pas la survie

Aujourd’hui, je vis une relation fondée sur la confiance, le respect, et la paix. Mais avant d’y arriver, j’ai dû apprendre à:

  • Reconnaître les drapeaux rouges: Les critiques déguisées en « blagues », le mépris, les jeux de pouvoir.
  • Poser des limites: Dire « non » sans culpabiliser. Exiger du respect sans m’excuser.
  • Accepter que l’amour n’e doit’est pas censé faire mal: Une relation saine ne vous rend pas épuisé(e). Ou ne vous fait pas sentir diminué(e).

« L’amour, le vrai, ne vous demande pas de vous rabaisser pour entrer dans une case. L’amour, le vrai, vous donne de l’espace pour grandir. »

6. Un Message pour Ceux qui Luttent Encore

Si vous êtes dans une relation où vous vous sentez invisible, critiqué(e), ou constamment sur le qui-vive, sachez que:

. Vous n’êtes pas faible. Que rester ne fait pas de vous un(e) lâche. C’est la preuve que vous avez espéré, aimé, et cru en quelque chose de bien.

. Votre valeur ne dépend pas de l’opinion :d’une autres. Les mots blessant ne définissent pas la personne que vous êtes.

. Partir se révéler être un acte d’amour, pas envers un(e) autres, mais envers vous-même.

« Parfois, l’acte le plus courageux est de tourner la page, même si le monde vous dit de rester. »

La paix après la tempête

Je me retourne parfois sur ces années là, non avec regret, mais avec tendresse pour la femme que j’étais. Celle qui a aimé si fort qu’elle en a oublié de s’aimer elle-même. Celle qui a cru que l’amour pouvait tout réparer.

Aujourd’hui, je sais que l’amour ne suffit pas toujours. Mais je sais aussi que la paix, le retour à Soi est possible. Qu’on peut se reconstruire. Qu’on peut aimer à nouveau, sans peur, sans sacrifice, sans et sans faire la guerre.

Et si vous êtes en train de lire cet article, et que ces mots raisonnent en vous, en pleurant, en tremblant, ou en vous demandant si vous aussi, vous méritez mieux… la réponse est oui!

Voici quelques ressources à ce sujet:

  • « Le Corps n’oublie rien » de Bessel van der Kolk (sur les traumatismes et leur impact physique).
  • « Les Cicatrices de l’âme » de Boris Cyrulnik (sur la résilience).
  • « Pourquoi je n’ai rien vu venir? » de Marie-France Hirigoyen (sur les mécanismes de l’emprise).

Alors, si vous deviez écrire une lettre à la personne que vous étiez au plus profond de cette épreuve, que lui diriez-vous aujourd’hui?

Publié par Carole Mazeau

À propos de l’auteure: J’ai commencé à écrire pour ESM en 2017. Étant une grande passionnée de développement spirituel, j’aime mettre à contribution mes connaissances et mon savoir pour en faire profiter les autres.J’espère ainsi encourager les gens à approfondir leurs connaissances sur la spiritualité et à devenir la meilleure version d’eux-mêmes.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Horoscope du jour du Vendredi 5 Décembre 2025 pour chaque signe du zodiaque

Nous voulons une vie simple, mais nous craignons les choix nécessaires

Le présent contenu a été partiellement généré avec le soutien d’une IA.