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L’éléphant de l’ombre : une parabole pour dissiper nos chagrins et alléger la charge de nos émotions les plus lourdes

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Eloge de ce lieu de permission calme et sans jugement où commence toute guérison.

La chose étrange et merveilleuse à propos de la vie, c’est qu’il est impossible d’atténuer une teinte de notre expérience émotionnelle sans ternir tout le spectre, impossible de ressentir profondément à une extrémité de celle-ci sans ressentir aussi profondément à l’autre. 

Et sans l’intensité chromatique de ressentir la vie profondément et pleinement, pourquoi vivre ?

Cette vérité élémentaire est particulièrement prononcée dans une vie créative – une vie qui exige de nous ce que Virginia Woolf a appelé, la « capacité de réception des chocs ». 

Et pourtant, nous allons très loin pour éviter de recevoir ce choc de vitalité, pour éviter de ressentir pleinement les portions du spectre que nous jugeons désagréables ou gênantes, pour atténuer nos propres tristesses et détourner les autres des leurs, puis nous éloigner lorsque nous échouons. C’est une réaction humaine, cette envie de chasser la tristesse

Image crédit : Pixabay

C’est aussi déshumanisant, car ce n’est que lorsque nous laissons la tristesse se dévoiler avec toute son intensité que nous devenons pleinement vivants et éveillés au spectre éblouissant de sentiments qui rend la vie digne d’être vécue.

C’est ce que l’auteure canadienne Nadine Robert explore avec beaucoup de subtilité et de tendresse dans The Shadow Elephant ( bibliothèque publique ).

Le livre s’ouvre sur une jolie citation du Petit Prince , interrompue comme un poème :

Et quand tu seras rassuré
(nous finirons tous par le devenir)
tu seras heureux de m’avoir connu.
Tu seras toujours mon ami.

Ensuite, l’histoire se déroule, présentant le protagoniste mélancolique – un grand éléphant bleu, prosterné avec un sentiment de lourdeur contre un grand dégradé de bleu.

On disait de l’éléphant qu’il était maussade. On disait de l’éléphant qu’il cachait son chagrin. On disait de lui qu’il préférait l’ombre.

éléphant et la corde

Les autres animaux de la savane se mirent à chercher une solution pour réconforter l’éléphant de son obscurité en lui racontant des histoires drôles, en lui faisant des danses amusantes, en lui apportant ses aliments préférés.

Mais aucun sourire. Aucun son.
L’éléphant écoutait attentivement,
mais restait dans l’ombre.

Et puis, un jour, une toute petite souris essoufflée surgit et lui demande simplement si elle peut s’asseoir à côté de l’éléphant pour se reposer un peu. 

Cette petite demande – cette présence sans jugement et sans inquiétude avec la tristesse de l’éléphant – devient le portail de sa transformation.

L’éléphant est d’abord étonné que la souris ne soit pas là pour le distraire de son blues avec un gadget. Mais ensuite, elle commence à lui raconter sa propre histoire – comment elle était sortie dans la savane pour trouver le bien le plus précieux de sa sœur, une clé dorée ; comment elle avait marché une journée entière, pour se perdre comme la clé ; comme elle est maintenant terrifiée à l’idée de ne trouver ni ce qu’elle est allée chercher ni le chemin du retour.

Quelque chose dans le sort de la souris, dans la facilité avec laquelle elle partage son chagrin avec lui, déclenche quelque chose chez l’éléphant. Il se met à pleurer — de grosses larmes silencieuses. 

Puis elle se met à pleurer, par ce lien naturel exquis de sympathie de créature qui nous lie lorsque nous cessons de nous sentir séparés et seuls dans notre chagrin.

Lentement, « vidé de ses larmes », l’éléphant se lève, grand et léger, et hisse la souris sur son dos, lui proposant de la raccompagner chez elle. Doucement, sans malaise ni exigence, elle l’invite à lui raconter sa propre histoire.

« Je peux essayer », souffle-t-il alors qu’ils disparaissent ensemble derrière l’horizon de la solitude.

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Publié par Jean-Charles Réno

À propos de l’auteur: j'aime la nature et l'écologie mais je m'intéresse aussi à la psychologie et la spiritualité, je pense que tout est lié. Je suis arrivé dans l’équipe d’ESM en 2016 après avoir étudié en Angleterre et passé plusieurs années en Australie . Depuis toujours, je suis soucieux de la nature et de mon impact sur l’environnement. Ainsi, par le biais d’informations, j’essaie de contribuer à l’amélioration de l’environnement et de jouer un rôle dans l’éveil des consciences afin de rendre le monde un peu meilleur chaque jour.

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