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Pourquoi les enseignants sont si fatigués

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Pourquoi les enseignants sont si fatigués
/ Image crédit : shutterstock

Êtes-vous fatigué après avoir enseigné?

Plus précisément, à quand remonte la dernière fois où vous n’avez pas été fatigué après avoir enseigné?

Si vous êtes comme la plupart des enseignants, la fatigue en fin de journée est un mode de vie. Nous y devenons tellement habitués qu’il est difficile d’imaginer comment cela pourrait être autrement.

Les gens ont du mal à comprendre pourquoi les enseignants sont si épuisés. Après tout, ce n’est pas comme si nous étions dans le bâtiment, que nous travaillions en permanence dans l’urgence, ou dans une entreprise ultra concurrentielle avec un patron déraisonnable constamment derrière notre dos. Nous travaillons avec des enfants!

Nous travaillons sept heures par jour! Nous avons la possibilité d’établir nos propres horaires. Nous avons des vacances d’été! Certains enseignants ont ce genre de pensées et se demandent ce qui  ne va pas avec eux. Alors, d’où vient cette fatigue?

Il y a trois raisons à cela.

La fatigue de prendre des décisions et la volonté 

mêmes erreurs

Le psychologue Roy Baumeister a forgé le terme « épuisement de l’ego » après avoir découvert que les humains avaient un approvisionnement limité en volonté. Il compare la volonté à un muscle, qui peut se renforcer, mais aussi s’user lorsqu’on l’utilise.

L’épuisement de l’ego a un effet général, ce qui signifie que l’utilisation de la maîtrise de soi dans un domaine de votre vie affaiblit votre capacité à vous autoréguler dans d’autres domaines de votre vie. Baumeister a constaté que renforcer la maîtrise de soi entraîne une baisse significative des taux de sucre dans le sang. Un faible taux de sucre dans le sang entraîne une fatigue physique, c’est pourquoi vous êtes si fatigué.

En tant que professeur, pensez à la fréquence à laquelle vous utilisez votre force de volonté. Nous nous censurons du matin au soir. Nous retenons les remarques sarcastiques, nous nous éloignons d’un étudiant paresseux lorsque ce que nous voulons en réalité, c’est lui donner des directives.

Nous gardons nos réflexions à propos de la dernière idée ‘innovante’ du directeur pour nous, nous répondons professionnellement aux courriers irrespectueux d’un parent, nous travaillons avec un élève même lorsque nous voudrions faire autre chose, nous prévoyons le lendemain lorsque nous préférerions être sur les réseaux sociaux, et nous nous nous retenons même quand nous voudrions juste péter les plombs. Les enseignants utilisent constamment le pouvoir de la volonté.

Mais voici la véritable entourloupe: prendre des décisions demande une force de volonté. Les chercheurs appellent cela « la fatigue des décisions ». Plus vous prenez des décisions au cours de la journée, plus vous disposez du pouvoir de la volonté. Il y a plusieurs recherches qui montrent que les criminels feraient mieux d’aller devant la Commission des libérations conditionnelles au début de la journée plutôt qu’à la fin de la journée.

Réciproquement, il y a des recherches qui suggèrent que l’examen de l’élève qui  est corrigé en premier obtiendra une meilleure note que celui qui est corrigé en dernier. Après une journée de prise de décisions, nous n’avons plus l’énergie nécessaire pour en prendre des bonnes.

On estime que les enseignants prennent environ 1 500 décisions par journée scolaire. Lorsque vous combinez ces décisions avec toutes les mesures nécessaires pour l’autorégulation nécessaire pour l’enseignement des enfants, il n’est pas étonnant que notre volonté soit à bout de souffle à cinq heures de l’après-midi. Nous sommes épuisés.

Les émotions à forte intensité

Pexels / Pixabay

L’intensité des émotions est la deuxième raison pour laquelle les enseignants sont si fatigués. Des émotions intenses comme la colère, la frustration, l’excitation et l’exaltation sont physiologiquement éprouvantes.

Les émotions positives éveillent la même réponse physiologique que les émotions négatives: notre fréquence cardiaque augmente, nos glandes sudoripares s’activent et nous sursautons facilement. Puisque celles-ci activent la réaction de stress dans notre corps, qu’elles soient positives ou négatives, cela se révèle être usant.

Les enseignants sont invités à être enthousiastes dans leurs cours. De nombreux enseignants pensent que pour être efficaces, ils doivent être énergiques. Ils doivent en faire la démonstration! Cela pourrait peut-être être vrai, mais sachez juste que votre enthousiasme, combiné à vos moments de colère, de frustration et même d’exaltation, vous fatigueront.

L’inquiétude

Il n’est pas surprenant que l’inquiétude soit liée à la fatigue. Lorsque nous nous inquiétons, nous imaginons et anticipons les événements négatifs. Notre niveau de stress augmente et notre corps active sa réaction « de lutte ou de fuite ». Notre cœur bat plus rapidement, nous transpirons, et notre système immunitaire prépare des moyens d’intervention. En conséquence, cela entraîne « la fatigue ».

Les enseignants s’inquiètent pour toutes sortes de raisons:

• Le manque d’apprentissage des élèves 

• Les problèmes de comportement

• Le bavardage incessant

• Une journée stressante

• Un parent en colère

• Un constat imprévu du directeur

• La panne de la photocopieuse

• Un collègue en colère 

• Un mauvais choix qui a de lourdes conséquences

C’est pourquoi nous sommes tout le temps si fatigués: nous prenons beaucoup de décisions, nous faisons l’expérience de plusieurs cycles d’émotions à haute intensité, et nous finissons par trop nous inquiéter.

Alors, que faites-vous pour vous sentir moins fatigué en fin de journée? N’hésitez pas de faire part de vos idées dans les commentaires!

Source : /teacherhabits.com

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Publié par Jean-Charles Réno

À propos de l’auteur: j'aime la nature et l'écologie mais je m'intéresse aussi à la psychologie et la spiritualité, je pense que tout est lié. Je suis arrivé dans l’équipe d’ESM en 2016 après avoir étudié en Angleterre et passé plusieurs années en Australie . Depuis toujours, je suis soucieux de la nature et de mon impact sur l’environnement. Ainsi, par le biais d’informations, j’essaie de contribuer à l’amélioration de l’environnement et de jouer un rôle dans l’éveil des consciences afin de rendre le monde un peu meilleur chaque jour.

40 Commentaires

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  1. Une personne m’a dit que j’étais un catalyseur. Je sais que je provoque inconsciemment une fissure dans l’image parfaite d’une personne que je connais depuis longtemps et soudainement, cette personne agit avec un comportement très sombre de son ombre. J’aimerais pouvoir lire un article sur le sujet d’une personne ayant ce don d’être un catalyseur.

  2. J’enseigne depuis 20 ans et malgré la fatigue de fin de journée, faire de l’activité physique de façon quotidienne aide énormément! L’important est de bouger à tous les jours même si c’est seulement prendre une petite marche… Prendre 15 -20 minutes pour aller s’oxygéner dehors sur l’heure du dîner est aussi très bénéfique.

  3. Merci pour cet article qui traduit exactement ce que je ressens. Apres 11 années d expérience cette rentree est un désastre, plus d envie de bruit, de mouvement ( professeur EPS), de contrainte de la hiérarchie, de prendre des décisions, d accompagner Chaque eleve sur son chemin alors que le mien perd tout sens Avec la fatigue .
    Merci beaucoup pour votre éclairage. La méditation, le sport, La musique ne suffisent pas … ou plus… mon corps révèle les stigmates des nuits d insomnie dû au stress qui augmenté chaque semaine un peu plus… La bulle des vacances n a pas suffit NOn plus… je crois qu’un tournant de ma vie s opére. Étant enfant je n aimais pas l école Et j y suis encore… mais je cOmprends que pour préserver ma Santé il va me falloir être « courageuse »pour cette fois ci « MOI MEME « en m éloignant du contexte scolaire Qui Par ses réformes et charges administratives nous épuise…
    Bon courage à ceux qui sont encore passionnés et plein de ressources;)

    • Après 35 ans d enseignement de la musique, je confirme cette fatigue. Une seule chose rattrape tout , c’est le bonheur de la transmission aux élèves, dialoguer avec eux, susciter leur intérêt pour la compréhension de la musique. Je prends ma retraite dans 2 ans et demi. Et je vois arriver ce moment avec appréhension ?. L enseignement est le plus beau métier du monde ?.

      • Bonjour !
        Ce message souriant me donne envie de vous contacter ! De mon côté, ça fait plutôt deux ans et demi que j’ai commencé à enseigner. Comme vous êtes professeur de musique, j’aimerais vous demander un conseil s’il-vous-plaît.
        N’hésitez pas à me laisser un message au 07 83 82 29 58.

      • Je suis tout à fait d’accord avec vous, je suis dans ma 27e années et malgré la fatigue et l’épuisement j’adore mon travail qui est ….le plus beau métier du monde!

        • Moi aussi j’adore (après 39 ans de métier) même si parfois je préférerais être tranquille au calme chez moi… Heureuse tout de même de m’arrêter sous peu pour faire autre chose et surtout choisir mes horaires…

      • Mr Borctell , j’ai pris ma retraite depuis Septembre. iNSTITUTEUR ! J’ai travaillé à 75% dans des écoles difficiles…(euphémisme) 1° : le bonheur de transmission aux élèves, la moitié arrive fatiguée le matin,couchés à n’importe quelle heure , Le cartable ou la trousse vide…Susciter leur intérêt,je me rappelle :il y a quelques années ,on avait fait deux jours de visites à Paris,eux qu’ils passent leur été chez eux . Aucun retour, ça s’est passé, bon,bien …Pour nous un travail titanesque de préparation pour ce voyage.. Et pour la musique : chez nous ,ils s’en foutaient,d’abord le rap and co° ?pont barre.On avait un intervenant théatre ,il m’estomaquait , un boulot formidable pendant 5 ans,j’ avais du recul (sauf pour la discipline). C’était dans mes dernières années s’enseignement, après ,je n’ai plus demandé d’intervenant.Alors ,le plus beau métier du monde ? Oui ,à mes débuts en 1980 , maintenant je plains les jeunes « professeurs d’école » , avec en plus les classes de plus en plus chargées,les GAPP,devenues RASED,puis plus rien du tout…Et le reste des mesures à venir …L’école à l’américaine ,en quelques sorte,le plus beau métier du monde,mdr ! Attends la retraite,là oui,la plus belle retraite du monde !

  4. J’ai enseigné 35 ans dans un lycée.J’étais toujours très fatiguée pour toutes les raisons citées dans cet article.Retraitée depuis quatre ans, je commence à peine à me sentir un peu mieux. L’enseignement est un métier qui use : on s’en relève difficilement.

  5. Article très interessant,,,,,Bravo
    Tout à fait d’accord,,, depuis que je suis devenu un enseignant,,,les journées sont devenus pour moi, un long tourment,,parfois en fin de journée,, je me sens d’avoir de lourdes charges à importer sur le dos, stress, fatigue, colère, frustration, perte du temps, la routine, etc.
    On est obligé de resté sans état d’âme, c’est -à- dire: cacher notre sens d’humeur, sourier ou même de se reposer,,,et d’adopter tjr un aspect factice,,qui ne reflète pas nos vrais désires,,,sinon les élèves vous cause de tas de problèmes en appercevant juste un de vos points de faiblesse.
    Ce n’est que le début de ma carrière,,,,peut être c’est ca le vrai problème; manque d’expérience,,,sinon en rapport avec ma personnalité qui déteste la routine,,en favorisant les changement et la création.
    Et svp j’en ai vraiment besoins de vos conseils,,, Enseignant de français [email protected]

  6. Faire de la pleine conscience 5 minutes par ci par la. Et même avec une classe. Marcher apres les cours. Faire quelque chose que l’on aime, moi c’est le jardinage ou céramique. Prendre le temps de respirer et oser dire stop.

  7. Après avoir travaillé à temps plein pendant 40 ans dans l’enseignement primaire; avoir fait des plaines de vacances, des garderies du matin, du midi, du soir en début de carrière; être partie de nombreuses fois en classes vertes avec mes élèves ( tout en laissant mes propres enfants à garder); avoir participé à de nombreuses réunions de travail ( concertations ), réunions de parents, conférences, formations diverses, fêtes d’école le soir ou le week-end (sans toucher un euro de plus et même en dépenser…car il faut payer son repas, ses boissons, participer à la tombola…..), je suis pensionnée depuis un an et heureuse de l’être ! J’ai toujours aimé mon métier et les enfants mais là….j’ai senti qu’il était temps de partir. Je laisse la place aux jeunes et leur souhaite beaucoup de patience pour les réformes et autres à venir….L’enseignement est un beau métier mais c’est un sacerdoce…il use les nerfs, les tympans, la voix…!

    • Moi aussi j’ai enseigné 43 ans en primaire. J’ai arrêté e septembre 2018, pas usé parce que j’aurais pu faire plus, mais fatigué. J’ai aussi fait des classes de neige, des kermesses, des fêtes d’école, des chorales et j’en passe, le tout en dehors du temps de travail, pas d’heures supplémentaires chez nous. Depuis que je suis pensionné, je fais ce que je veux, quand je veux. Je recommence même à dormir beaucoup mieux alors qu’il me fallait plus d’un mois pour récupérer et il fallait tout de suite repartir pour l’année suivante. Les classes sont de plus en plus difficiles à mon avis et je crois que c’est surtout dû aux parents lorsqu’ils soutiennent leurs enfants.

  8. Votre article a quelque chose de rassurant. Constater que l’on n’est pas seul et que cette fatigue n’est pas imaginaire , mieux encore elle a des causes bien réelles, scientifiquement démontrées. Parfois j’aimerais passer la serpillère, parce que quand on a fini on a vraiment fini. Quand on enseigne, on n’a jamais fini. Et c’est épuisant. Je suis à trois ou quatre ans de la retraite et j’ai hâte. Mes jeunes collègues n’envisagent pas de faire toute leur carrière dans l’enseignement. L’une d’elles se lance dans l’agriculture et l’autre passe un CAP de pâtissière…… Beaucoup démissionnent. Chose inimaginable il y a quelques années encore. Et, autre chose inimaginable, la grande difficulté à recruter. Enseigner fait de moins en moins rêver….et les vacances ne suffisent plus à faire passer le reste.

  9. J’enseigne depuis dix ans et ayant été souvent épuisée, j’ai découvert la méditation pleine conscience, c’est parfait pour notre travail et ça permet de calmer le cerveau qui s’étourdit facilement !!!

  10. LA PLEINE CONSCIENCE EST LE MOT A LA MODE DERNIEREMENT… LA SOLUTION A TOUS LES MAUX… PU CAPABLE D’EN ENTENDRE PARLER… DÉSOLÉE ISA.

  11. J’ai enseigné de 19 à 64 ans….toujours avec la même passion et le même enthousiasme en France et surtout à l’étranger dans l’enseignement élémentaire. Oui c’est un sacerdoce, un engagement total au point parfois qu’on oublie sa vie quotidienne. Je suis peut être de bonne constitution car j’ai rarement senti cet épuisement dont vous parlez. Je faisais du sport et de la musique après la classe et donnais longtemps des cours privés le soir. Ce qui cependant me fatiguait vraiment c’était les charges administratives, les réunions vides pour justifier notre emploi du temps et les parents qui parfois se montraient complètement hermétiques. De nos jours, mes filles rentrent épuisées de leurs écoles surtout à cause du comportement impoli, insolent voire agressif de jeunes enfants qui ne reçoivent plus l’éducation parentale qu’ils devraient avoir. Il y a un vrai problème de démission des parents et de mise à la poubelle d’un minimum de morale. Ceci est inquiétant, donc épuisant, oui.

  12. Carrement daccord. Apres chose curieuse, les eleves me motivent a revenir tous les jours.
    On ne parle pas non plus de porter des choses lourdes ou de rester debout toute la journee. Il y aussi le physique. Du coup je fais du sport en salle pour me muscler un peu plus… Ca marche… Pour le moment 🙂

  13. Je serai la petite voix discordante qui ne participera pas a ce mur des lamentations. Je suis enseignant en College lycée, je rentre chez moi le soir parfois fatigué, parfois vidé, mais aussi parfois en pleine forme! Mes journées me plaisent, je fais ce que j aime, je me sens meme parfois gratifié et le soir je m endors du sommeil du juste et parfois même, je me sens privilégié (désolé, j ai dit un gros mot) ; par rapport à d autres qui vont pointer à l usine, qui travaillent aux intempéries, qui font 60 heures par semaine parce qu’ ils ont de grosses responsabilités dans le privé….alors que moi je suis en week end le mercredi à 13h (service de 15h). Autant je ne supporte pas qu’ on dise que je suis une « feignasse » (cf les gens du prive qui font 60h qui ont de grosses responsabilites)…..Autant je suis agacé quand je.lis et j entends mes collègues a longueur de journée en salle des profs, se lamenter sur leur sort, se complaire dans leur « fatigue ». Quiconque travaille peut légitimement être fatigué. Nous, pas plus que les autres

    • Julien, vous n’êtes devant les élèves (avec ce stress décrit dans l’article) « que » 2 jours et demie par semaine. Alors pardon mais vous ne pouvez pas vraiment comprendre les collègues qui y sont toute la semaine….
      Frédéric T.

    • Peut-être faudrait-il donc créer des catégories, car manifestement un 15h en lycée n’équivaut en rien un 18h en collège REP+… Je conçois que l’on puisse être psychiquement satisfait de sa journée, mais il ne faut en aucun cas sous estimer l’état de fatigue des collègues, le ressenti de chacun.. appartient à chacun.

    • Si vous êtes en week-end le mercredi à 13h vous n’avez effectivement absolument AUCUNE raison de vous plaindre d’être fatigué. Mais venez passer un ou deux mois en élémentaire et votre discours changera probablement de façon radicale. Nous passons 26h avec les élèves dont la moitié à éduquer et demander le silence. Nous avons des réunions et des formations obligatoires et passons nos soirées et nos dimanches à préparer toutes les matières. Et oui nous sommes usés, particulièrement quand nos mercredis après-midi sont consacrés aux formations continues obligatoires qui font que l’on ne peut pas rattraper ou avancer notre travail de préparation… ce qui nous privé donc à chaque fois d’un week-end avec notre famille. Il faut comparer ce qui est comparable et si je travaillais seulement deux jours et demi par semaine je serai la plus épanouie des enseignantes. A quand un peu d’égalité dans l’éducation nationale ?

    • Je travaille depuis 12 ans en rep +, zone violence et tout ce qui va avec. J’adore mon métier mais parfois c’est très dur.
      Je me démène pour faire des projets avec les gamins; qu’ils aient le maximum de suivis et qu’ils sortent absolument de leur quartier. Je comprends les collègues qui sont fatigués. Au quotidien, on gère des histoires de rackets, de bagarres, d’élèves perturbateurs. C’est 50% d’enseignement et 50% de discipline, de cadrage, d’éducation, d’écoute, d’affection; Mes élèves ont été capables de monter sur des tables ou de faire des signes de morts (du genre ‘on va t’égorger’) à un enseignant remplaçant. Ce n’était pas la maîtresse qui enseignait ce jour là donc l’enseignant qui m’a remplacée devait le payer !!! Et son autorité n’a rien à voir là dedans.
      C’est la première fois de ma carrière que la hiérarchie me contacte pour savoir si ma directrice et moi avons besoin d’une écoute professionnelle tellement ces élèves sont compliqués et connus de l’inspection. Et tous les jours on y va (24H par semaine) en se demandant qu’est ce qui va encore arriver au cours de cette journée. Oui, enseigner peut être un sacrifice, un sacerdoce en fonction des classes. Et il faut avoir les épaules solides quand c’est comme ça. Et là dedans on ne compte pas les parents à gérer ni les temps de corrections ni les demandes d’aides (pap, rased, avis médicaux, écrits aux orthophonistes, ophtalmo. cmpi, cmp, réunions sur le temps du midi… Perso, j’ai fait 7h de rencontres avec les parents au lieu de 3, tellement il y a de situations problématiques dans ma classe. Et je ne serai jamais payée 7H !) Voilà ce que peut aussi être ce métier au quotidien.

  14. En effet la fatigue en fin de journée surtout chez les Enseignants est due au nombre énorme de décisions qu’ils prennent tout au long de la journée , je
    ne vais pas m’attarder sur les causes d’ordre scientifique ou biologique ceci a été bien expliqués en détails dans l’article mais je vais plutôt partager ma modeste expérience avec les respectueux lecteurs et ça se résume en deux recommandations :
    a/ ne jamais entamer la journée de travail en mauvaise humeur , stressé par la circulation ou juste après un accrochage avec le conjoint ou ses propre enfants: prenez le temps de souffler, décompresser, se calmer , redevenir normal .. bref, ne laissez pas vos disciples remarquer votre état d’âme cela peut ternir votre image chez eux et leur donner de mauvaises habitudes liées aux pertes fréquentes de ‘self contrôle ‘ de leur Maître et la classe ira directement vers le chaos ce qui vous rendra fatigué davantage et rendra vos décisions plus importantes et en plus , plus compliquées .. oubliez les moments forts de la matinée ou les projets interminables aux quels vous pensez en cours de route vers l’école .. essayez plutôt de vous raconter une blague qui vous a fait beaucoup rire ou une scène comique d’un film et surtout évitez de rencontrer les personnes pathétiques en rentrant à l’établissement , ceci peut remédier aux problèmes d’ordre mental ou relationnel .
    b/ pour la fatigue physique ( corporelle ) ; répartissez vos efforts sur tout l’horaire de la journée et munissez vous d’une bonne préparation matérielle pour les leçons surtout pour les séances d’apprentissage structuré , ceci vous évitera les efforts inutiles ou les coups de gueules des supérieurs qui eux aussi vivent sous une tension continue , bref mes amis donnez l’essentiel aux apprenants sans fatigues ou énervements supplémentaires entre les séances croquez une pomme, avalez un yaourt ou un morceau de cake.. un café avec les collègues rigolards à la salle des profs n’a jamais fait de mal à personne .. deuxième moitié de journée : même stratégie .. ne rentrez pas tout de suite à la maison si vous avez encore les griffes dehors, prenez un thé avec un ami intime juste pour changer les idées .. tant que vous vous maitrisez y aura pas de raisons qui vous feront prendre des décisions non-voulues, j’ai fait 29 ans de classe ( primaire ) trois ans de parlement en tant que député avec la même stratégie et je pense que : ça va .

  15. Je pense que pour beaucoup d’enseignant la fatigue peut être due aussi à un problème de relation avec les élèves. Rester soi même demande moins d’énergie que passer son temps à jouer un rôle. Etre authentique, tout en (en)cadrant, et développer une relation de respect mutuel profond, et surtout, surtout regarder les élèves avec bienveillance, et amour ( quoi j’ai dit un gros mot?) oui oui, le regard que l’on pose sur nos élèves a une influence réelle sur la qualité du LIEN ( car nous sommes en lien avec eux, qu’on les voie 8h par jour ou 3h par semaine selon le niveau enseigné). Meilleur sera ce lien, plus facile sera notre journée, et meilleure sera la receptivité de la matière. J’ai une collègue de math à qui il est arrivé de prendre 5 à 10 min de son cours pour aider des jeunes à régler un conflit. Une fois le conflit réglé, l’attention et la concentration furent efficaces, bien lus, en 40 minutes que si elle avait fait cours 50 minutes sans se soucier des jeunes personnes face à elle. Il y aurait beaucoup à dire mais je crois que là où il y a de l’humain, on en peut pas faire abstraction de nos émotions, ressentis, de la personne que l’on EST . Jouer un rôle et s’y enfermer peut tuer à petit feu. Oser être soi, s’apprécier, s’accepter, ouvre la porte à l’acceptation des jeunes, on se fait du bien et on leur fait du bien!

  16. Voilà un excellent conseil le lien humain est indispensable et l’affect incontournable pour que les apprentissages soient réussis ! Mais inutile de chercher cette approche dans les programmes, elle n’existe pas et c’est dommage… De plus ce métier ne peut pas être un second choix et la sincérité des élèves le fait qu’ils ne sont pas obligés de respecter de fait leur enseignant peuvent faire vivre l’enfer à un collègue sans vocation! Les jeunes enseignants vite dégoutés par ce métier ont raison de le quitter car les enfants souffrent beaucoup de devoir apprendre de quelqu’un dont ils savent bien qu’il n’aimen pas enseigner ! Sincérité honnêteté humanité des qualités rares pour un seul humain.. . Une revalorisation s’impose à l’heure où la société mesure l’importance d’une profession à l’importance du salaire que l’on y gagne!

  17. Douceur, fermeté (ne jamais laisser tomber un élève difficile même si on en a très envie parfois), lâcher prise sur les attentes quand la classe n’est pas en mesure de faire ce qu’on lui demande pour X raison et orienter autrement le travail. Ne pas quitter du regard ce que nous souhaitons leur transmettre. Ne jamais oublier la joie!

  18. Bonjour, je développe une activité pour soulager les travailleurs et principalement, les professeurs, éducateur et toutes structures scolaires interpellé et désirant soulager tout le corps professionnelle scolaire! Elle s’appelle « r-evela ».
    Courage à tous!
    N’hésitez pas à me laisser un commentaire via le site ! Votre avis est important!
    Merci de nous avoir autant donné! Il faut prendre soin de vous maintenant par n’importe quelle moyen je pense! On veut des professeurs en pleines formes…..

    BàV

    François.D
    http://www.r-evela.com

  19. Pour ma part -9 ans d’anciennetéje trouve que le plus difficile dans notre profession est de se mettre au travail le soir à la maison après une journée éreintante. Il m’est déjà arrivé de m’endormir sur mon ordinateur alors que je travaillais ! Je suis actuellement à mi-temps et j’appréhende la reprise à 100 %, car actuellement je prépare ma classe sur mes jours à la maison (pendant les siestes de la petite…). Mais qui fait ça dans le privé ?

  20. Depuis que j’ai commencé à apprendre à jouer la flûte Irlandaise, je me sens beaucoup mieux. Je pratique parfois pendant ma pause du midi et sa donne un « boost » d’énergie pour l’après-midi.

  21. 23 ans d’enseignement… J’aime mon travail, mais je pense que nous n’avons pas tous les mêmes journées selon notre école et sa situation géographique… simple niveau, multi-niveaux, maternelle, élémentaire, etc. L’ambiance entre collègues (y compris le directeur) joue beaucoup. Il faut surtout éviter de rentrer en classe avec des soucis, quels qu’ils soient… Avec l’expérience, je prépare de mieux en mieux mes journées, mais j’ai toujours ce sentiment de n’avoir jamais fini, y compris pendant les vacances… Je rentre effectivement fatiguée; heureusement mes enfants sont élevés; c’était un moment difficile pour moi de leur faire faire leurs leçons (et encore je ne dois pas me plaindre car ils n’étaient pas en difficulté). Je fais très souvent une sieste de 35 ou 40 mn et après c’est bon, je redémarre… Malheureusement, je souffre depuis quelques années de fibromyalgie; je viens d’avoir droit à un mi-temps thérapeutique, mais en septembre, pas le choix, je reprendrai à 100%… Heureusement que j’aime ce boulot et qu’on a une très bonne ambiance. Je compte malgré tout les années pour être en retraite… 8…

  22. J’enseigne depuis presque 20 ans , maintenant au collège, j’essaie de prendre de plus en plus de recul sur ma façon de vivre les événements et pratique la méditation de 30min à 1h par jour, ça aide beaucoup à apaiser les ressentis et fatigue moins mais il faut être régulier comme pour le sport. Je ne sais pas si je ferai ce métier jusqu’au bout et la méditation apaise aussi mon anxiété pour envisager l’avenir, apaise aussi ma relation avec les élèves, à conseiller.

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