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La science comprend mieux le « déjà vu », la sensation d’avoir déjà vu cet instant

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Deja-vu

La science comprend mieux le « déjà vu », la sensation d’avoir déjà vu cet instant

A la limite du paranormal, le « déjà vu » est un mystère pour la communauté scientifique. Une conférence sur le phénomène a permis de faire le point sur les dernières avancées.

Quand la science comprend mieux le "Déjà vu" : cette sensation d'avoir déjà vécu l'instant présent

Dans le film « Un jour sans fin », le journaliste Phil Connors revit le « jour de la marmotte » encore et encore… Crédit DR

Le sentiment de « déjà vu » a longtemps été un mystère pour la science. Cette étrange impression d’avoir déjà rencontré une situation frôle le paranormal pour celui qui la ressent, et donne parfois le sentiment d’avoir des pensées prémonitoires. Or, le « déjà vu » peut toucher n’importe qui, de l’individu sain au plus grand psychopathe, en passant par le patient épileptique. Cependant, certaines populations y sont davantage sujettes que d’autres. Les jeunes adultes par exemple y sont particulièrement enclins, contrairement aux personnes de plus de 40 ans, qui rencontrent bien plus rarement ce sentiment.

Les chercheurs s’intéressent depuis longtemps au phénomène. En 1970, un psychologue cognitiviste a fait un grand pas dans la compréhension du « déjà vu » grâce à une distinction conceptuelle particulièrement utile. Le chercheur Endel Tulving a en effet postulé l’existence de deux types de mémoires distinctes : la « mémoire sémantique » et la « mémoire épisodique ». La première est le souvenir du sens des choses, des définitions et autres notions figées. Par exemple, le souvenir que Rome est la capitale de l’Italie appartient à la mémoire sémantique.

La mémoire épisodique est bien plus concrète et possède un goût de réalité. Le souvenir d’un voyage à Rome, avec son lot de sensations, appartient à ce type de mémoire. Dans le cas de la mémoire épisodique, il ne s’agit pas simplement de se souvenir de froides informations : il s’agit réellement de « revivre une situation mentalement », a expliqué le psychologue, ajoutant « c’est une sorte de voyage dans le temps mental, une façon de revivre quelque chose qui s’est déjà passé. De fait, certaines activité cérébrales se reproduisent à l’identique lors du « souvenir », comme si le cerveau revivait réellement l’expérience en question.

Le « déjà vu » serait donc lié à un dysfonctionnement de cette mémoire particulière, qui donne l’impression de vivre la situation en temps réel. Une zone du lobe temporal appelée hippocampe tient un rôle particulièrement important dans ces activités de « remémorisation ».

Une hypothèse postule un télescopage entre les zones cérébrales responsables respectivement du « sentiment de familiarité » et du « souvenir ». En temps normal, la zone responsable de la familiarité reconnaît dans un premier temps une situation comme familière. Puis l’hippocampe prend le relais pour expliquer cette familiarité, en ramenant à la surface le souvenir de ce qui s’est passé auparavant. Lors du « déjà vu », ces deux étapes et la situation apparaitrait comme familière tout en paraissant nouvelle.

Selon une autre hypothèse, des images visuelles pourraient être reconnues comme « familières » parce qu’elles arrivent au cerveau de façon décalée, par exemple lorsque l’image venant d’un œil arrive quelques milli-secondes avant celle de l’autre œil, donnant l’impression que l’image a déjà été vue.

Ce sont les deux première hypothèses évoquées dans cette vidéo.

Un symposium sur le sujet était justement réuni en mai dernier à Marseille. Intitulée « Déjà vu, déjà vecu and other mnesic experiential phenomena » (autre phénomènes mnésiques expérimentaux), la conférence a débouché sur certaines avancées notables.

Alors que les regards se tournaient jusqu’ici en priorité vers l’hippocampe, certains scientifiques ont remarqué le rôle crucial d’une autre zone.

« En 2004 et 2005, notre équipe a montré que la stimulation des cortex rhinaux induit un déjà-vu dans près de 15 % des cas, alors que la stimulation de l’hippocampe ou de l’amygdale ne le provoque que dans environ 5 % des cas, a expliqué au Monde le professeur Patrick Chauvel (Inserm, université d’Aix-Marseille). Nous en avions conclu que le déjà-vu était associé à une dysfonction des cortex rhinaux, structures spécifiquement impliquées dans le processus de familiarité, qui permet de savoir qu’on a vu précédemment un visage, une image… Nos plus récents résultats, publiés par le professeur Fabrice Bartolomei, en mars, dans Clinical Neurophysiology, montrent que cette hypothèse, simpliste, était incomplète. »

Le « déjà-vu » proviendrait en réalité d’une « interaction particulière entre ces deux zones : l’hippocampe et les cortex rhinaux », résume Emmanuel Barbeau.  Plus précisément, l’hippocampe entrerait dans une activité de remémorisation trop tôt, avant même d’avoir déjà stocké un contenu à se remémorer. L’hippocampe serait totalement focalisé sur le « faux » souvenir en train d’être remémoré, et serait incapable de traiter la situation en cours. En temps normal, le « présent » est en effet encodé dans notre cerveau pour y être stocké dans la mémoire. Mais l’hippocampe ne peut faire les deux choses à la fois. « Le déjà-vu serait donc un phénomène de recollection sans contenu », note M. Barbeau.

Une autre hypothèse implique les cortex rhinaux. Car des expériences chez le signe ont montré que cette zone était liée à l’impression de « nouveauté ». Lorsqu’elle cesse de fonctionner, les événements sont « vidés » de leur nouveauté et semblent donc être un perpétuel recommencement.

Source : https://www.atlantico.fr/
Sandra Véringa
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Publié par Sandra Véringa

J’ai rejoint l’équipe ESM en 2014. Il y a beaucoup de choses qui se passent sur la planète qui vont à l’encontre de mes valeurs, j’ai voulu faire de mon mieux pour jouer un rôle dans la création de changements. Depuis que je travaille pour ESM, il y a eu de grands changements dans ma vie et j’espère pouvoir sensibiliser et faire changer la mentalité de notre société.

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